Une tribune de Jean-Claude Génot publiée le 25 juillet par notre confrère Politis
Quand on voit l’hystérie provoquée par 300 loups en France, alors que le calme règne chez nos voisins où il est également de retour (Allemagne, Suisse) et là où il a toujours existé (Italie, Espagne), on est en droit de se demander ce qui ne tourne pas rond dans l’Hexagone.
Justement, si le loup est si mal accueilli, y compris dans certains parcs nationaux, c’est parce qu’il fait irruption dans un paysage entièrement domestiqué, véritable usine de fabrication à ciel ouvert des produits du terroir. Cette bestiole sauvage qui apparaît soudain dans ce grand jardin à la française aux allées bien droites, ça fait tache ; pour tout dire, c’est l’anarchie.
En fait, le loup n’est qu’un révélateur, celui d’une France très anti-nature arc-boutée sur ses pratiques rurales, intolérante vis-à-vis de ce qui n’est pas domestique. On chasse dans la majorité des réserves naturelles, on exploite la forêt partout à l’exception des trop rares réserves intégrales, on laisse paître les troupeaux au cœur des parcs nationaux de montagne, ce qui conduit les Cévennes à s’opposer à la présence du loup et les Écrins à faire une battue en zone centrale pour l’en faire sortir, alors que les parcs nationaux sont faits pour protéger la nature sauvage et pas les animaux domestiques. (suite…)