L’inéluctable décroissance de l’activité économique est connue depuis au moins 40 ans. En 1972 paraissait ainsi le rapport Meadows pour le Club de Rome intitulé « The Limits to Growth », qui montrait déjà que l’activité économique était nécessairement dépendante des flux de matières, et que ceux-ci ne pouvaient que se réduire. A la même période, Nicholas Georgescu-Roegen intégrait l’économie dans la thermodynamique, et notamment dans le second principe qui traduit l’irréversibilité des transformations de l’activité économique.
Pourtant, la plupart des économistes, hommes politiques, journalistes ou spécialistes, continuent de prendre pour hypothèse, implicite ou explicite, que le progrès technique permettra un fort découplage et une croissance “verte”. Cette hypothèse est basée sur des modèles macro-économiques de croissance endogène qui ignorent l’énergie en tant que facteur de production, donc manquant l’essentiel, et sur une vision optimiste des capacités de l’homme à trouver des solutions techniques aux problèmes qui se posent.
Freud écrivait que « le narcissisme universel, l’amour-propre de l’humanité, a subi jusqu’à présent trois graves démentis de la part de la recherche scientifique », (suite…)