Articles avec le tag ‘biodiversité’

Aventures en permaculture – 34, Biodiversité et pesticides

20 octobre 2021,

Mes aventures me conduisent parfois à vous recommander des livres. Je préfère les écrits aux YouTube mais pour une fois je vais vous recommander une vidéo à voir absolument. Il s’agit d’une conférence TEDx sur la biodiversité par Pierre-Henri Gouyon, biologiste de renom. Tout y est, y compris des références de livres si vous voulez creuser le sujet. C’est clair, bref mais complet. C’est particulièrement important car si la notion de changement climatique semble en train de gagner contre ses détracteurs, peut-être trop tard d’ailleurs, la notion de protection de la biodiversité peine encore à sortir des milieux écolos et naturalistes.
Apiculteur amateur j’ai directement assisté au syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles. Un phénomène qui a commencé aux USA avec l’introduction des néonicotinoïdes. Vous avez une belle ruche pleine de miel qui se réveille à la fin de l’hiver, il n’y a pas encore de frelons et le varroa n’est pas trop présent mais le nombre des abeilles diminue progressivement. Il n’y a pas d’essaimage mais vous vous retrouvez avec une ruche vide d’abeilles, pas de cadavres, du miel en abondance. Les abeilles n’ont pas su retrouver le chemin de la ruche.

Et moi qui voudrais des courges butternut pour mes soupes, j’ai pu constater depuis plusieurs années maintenant que si je ne féconde pas les fleurs femelles à la main, je n’ai pas de courges. Je me demande comment font (ou vont faire) les producteurs professionnels. J’ai lu plusieurs fois qu’un tiers du poids de nos fruits et légumes dépendait de la pollinisation par les insectes. En ce qui me concerne c’est déjà plus du tiers.

Ghislain Nicaise

Pour la fin du modèle agro-industriel

7 mai 2020,

Lettre au Président: pour la fin du modèle agro-industriel

Alors que l’épidémie de covid-19 nous invite а mettre l’accent sur les enjeux de santé, un collectif de paysans et élus alertent sur les risques а poursuivre le modèle agro-industriel, destructeur de la biodiversité par sa course а la compétitivité: «il est urgent d’impulser une transition qui prépare le pays а mieux réagir aux crises а venir, y compris climatiques».

Monsieur le Président,

Il y a quelques jours, des représentants de l’agroalimentaire bretons vous ont adressé une lettre invoquant le « rôle clé » qu’ils jouent dans la crise actuelle et appelant а des mesures permettant de lever des « contraintes environnementales » qui aujourd’hui « pèseraient » sur la compétitivité de l’agriculture française. Ils demandent également а ce que celle-ci soit protégée contre les « attaques qu’elle subit ». L’argument central repose sur une défense de la souveraineté alimentaire et sur l’accroissement de la résilience.

Nous avons été extrêmement choqués de voir ces deux arguments mis en avant pour défendre éhontément un modèle qui leur est en réalité totalement contradictoire.

Par la présente lettre, nous voulons vous alerter, ainsi que l’opinion publique, sur les risques а poursuivre le modèle agro-industriel, dont l’agriculture conventionnelle bretonne exportatrice et ultra-spécialisée est un exemple qui a largement montré ses limites. (suite…)

COVID-19 et biodiversité

28 avril 2020,

Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques

Article d’expert invité de l’IPBES proposé par les professeurs Josef Settele, Sandra Díaz et Eduardo Brondizio (1) et le Dr Peter Daszak (2) le 27 avril 2020

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Les mesures de stimulation liées au COVID-19 doivent sauver des vies, protéger les moyens de subsistance et sauvegarder la nature pour réduire le risque de futures pandémies. Une seule espèce est responsable de la pandémie de COVID-19 : la nôtre. Comme pour les crises climatiques et de biodiversité, les récentes pandémies sont une conséquence directe de l’activité humaine, en particulier nos systèmes financiers et économiques mondiaux, basés sur un paradigme limité qui valorise la croissance économique à tout prix. Nous avons une fenêtre de courte durée pour surmonter les défis de la crise actuelle et éviter de semer les germes de futures autres.

Les maladies comme le COVID-19 sont causées par des micro-organismes qui infectent notre corps, plus de 70 % de ces maladies émergentes humaines provenant de la faune sauvage et des animaux domestiques. Les pandémies, cependant, sont causées par des activités qui mettent un nombre croissant de personnes en contact direct et souvent en conflit avec les animaux porteurs de ces agents pathogènes.

La déforestation effrénée, l’expansion incontrôlée de l’agriculture, l’agriculture intensive, l’exploitation minière et le développement des infrastructures, ainsi que l’exploitation des espèces sauvages ont créé les « conditions parfaites » pour la propagation des maladies de la faune aux humains. Cela se produit souvent dans les zones où vivent les communautés les plus vulnérables aux maladies infectieuses.

Nos actions ont eu un impact négatif sur plus des trois quarts de la surface terrestre, détruit plus de 85 % des zones humides et utilisent plus d’un tiers de la surface terrestre et près des trois quarts de nos réserves en eau douce pour l’agriculture et à l’élevage.

Si l’on ajoute à ceci le commerce non réglementé des animaux sauvages et la croissance explosive des voyages aériens mondiaux, on comprend comment un virus qui, autrefois circulait sans danger parmi une espèce de chauves-souris en Asie du Sud-Est, a pu infecter plus de deux millions de personnes, causant des souffrances humaines incalculables et menant à l’arrêt les économies et les sociétés du monde entier. Voici en bref le rôle de l’être humain dans l’émergence de cette pandémie.

(suite…)

Chronologie écologique

5 septembre 2018,

Sous le titre Macron, l’écologie et la solidarité : une chronologieBloom nous offre un bilan chronologique des actions du gouvernement Macron
Ci-dessous, nous dressons une liste non exhaustive de faits à savoir ou à retenir pour se rappeler et juger l’action du gouvernement Macron en matière de transition écologique et solidaire.
Le champ dépasse le seul périmètre de l’écologie car les logiques de silo sont inadaptées pour penser une transition globale de notre économie vers un modèle de société plus juste et durable. Les citoyens sont invités à nous aider à compléter cette liste qui doit nous servir de mémoire collective. (suite…)

Surtout ne pas se décourager

8 janvier 2017,

lamarck-1-jpgL’homme par son égoïsme trop peu clairvoyant pour ses propres intérêts, par son penchant à jouir de tout ce qui est à sa disposition, en un mot, par son insouciance pour l’avenir et pour ses semblables, semble travailler à l’anéantissement de ses moyens de conservation et à la destruction même de sa propre espèce. En détruisant partout les grands végétaux qui protégeaient le sol, pour des objets qui satisfont son avidité du moment, il amène rapidement à la stérilité ce sol qu’il habite, donne lieu au tarissement des sources, en écarte les animaux qui y trouvaient leur subsistance, et fait que de grandes parties du globe, autrefois très fertiles et très peuplées à tous égards, sont maintenant nues et stériles, inhabitables et désertes…On dirait que l’homme est destiné à s’exterminer lui-même après avoir rendu le globe inhabitable.

Jean-Baptiste Monet, chevalier de Lamarck, 1820. Système analytique des connaissances positives de l’homme, A. Belin. Paris

Biodiversité agricole ?

25 juillet 2016,

Logos Semons la biodiversitéCOMMUNIQUÉ  : Loi biodiversité: des avancées inachevées pour la biodiversité agricole                                                   Le 25 juillet 2016. par le Collectif Semons la Biodiversité

Circulation des semences paysannes et traditionnelles ; brevetage du vivant ; interdiction des pesticides néonicotinoïdes : les questions touchant à la biodiversité agricole ont été jusqu’en lecture définitive du projet de loi Biodiversité âprement débattues. Si des avancées ont été actées, plusieurs points primordiaux restent en suspens pour permettre pleinement à la France de s’inscrire dans un projet annoncé agroécologique… Depuis 2014, le parcours du projet de loi Biodiversité n’a pas été un long fleuve tranquille, (suite…)

Quand les rats régneront

22 octobre 2015,

couverture KolbertAprès plusieurs extinctions massives, voici celle que provoque l’espèce humaine. Des animaux disparaissent, tués pour être consommés, ou incapables de survivre au rythme du changement. La réussite d’Homo sapiens signifie la mort des autres vivants. Ce n’est plus « après nous, le déluge » : nous sommes le déluge.

Elizabeth Kolbert, La Sixième Extinction. Comment l’homme détruit la vie, traduit de l’anglais par Marcel Blanc. Paris, La Librairie Vuibert, 2015. 350 p. Recension par Matthieu Calame, parue initialement sur le site La vie des idées.

L’idée s’est répandue d’abord chez les écologues, puis dans un public de plus en plus large : nous assistons à la sixième extinction de masse depuis l’apparition des premiers animaux, dont on a retrouvé des fossiles remontant à 540 millions d’années. Les cinq extinctions précédentes se situent à la fin de l’Ordovicien (-445 Ma), du Dévonien (-360 Ma), du Permien (-250 Ma), du Trias (-200 Ma) et enfin du Crétacé (-66 Ma), cette dernière, la plus célèbre, ayant marqué la fin des dinosaures et l’avènement des mammifères. Chacune de ces extinctions a probablement eu sa cause particulière. (suite…)

Biodiversité

15 mars 2015,

BiodiversitéSur le site de Libération économie le 13 mars 2015, sous la signature de Coralie Schaub , un article intitulé

La biodiversité en voie de réapparition à l’Assemblée

Le premier projet de loi sur le sujet depuis 1976, présenté lundi, est encourageant. Tel un gastéropode rhumatisant, il a pris son temps. D’abord prévu pour l’automne 2013, le projet de loi sur la biodiversité arrive enfin lundi à l’Assemblée nationale, qui l’examinera en première lecture jusqu’au 19 mars. Le sujet étant négligé car peu compris – voire pas du tout -, il a eu un mal fou à se frayer un chemin dans le calendrier législatif. Pourtant, il est majeur. Au moins autant que le climat, les deux étant d’ailleurs en partie liés.

Préserver la biodiversité, c’est préserver les humains

C’est simple, sans biodiversité, pas d’humanité. Quand on comprend qu’il ne s’agit pas de sauver les ours blancs, les pandas roux, tel papillon ou telle fleur au nom improbable, mais bien de garantir l’avenir de notre espèce, (suite…)

Bernard Maris vous parle du PIB et des rhinocéros

24 janvier 2015,

rhino.Dali.Maris  Bernard Maris : ..pourquoi le PIB serait-il le seul indicateur consensuel de la réussite d’une nation ? Il ne fournit que de pauvres indications sur le revenu. Il ne tient pas compte de la paix, de la justice sociale, de l’environnement : ces questions lui sont totalement étrangères. Il impose une vision consumériste et utilitariste du bonheur des nations. Les hommes sont sur terre pour produire afin de consommer plus et de posséder davantage encore. Que possèdent-il d’ailleurs ? En mai 2005, des braconniers ont tué les quatre derniers rhinocéros blancs, qui survivaient dans une réserve du Congo. L’ONU avait dépensé beaucoup d’argent pour préserver cette espèce qui a désormais disparu. Les rhinocéros blancs sont inutiles. Observer des rhinocéros blancs est un luxe qui n’appartiendra plus à nos enfants. Sans doute n’observeront-ils bientôt plus de grands singes ou d’éléphants non plus. Avec le réchauffement de la planète, 50 % des espèces devraient disparaître d’ici à la fin du siècle. La fin de la biodiversité, et tout simplement de la diversité, est terrible pour l’humanité qui cancérise son environnement : comme le cancer, qui cherche à transformer un être vivant en cellules homogènes et létales, la mort et le désert semblent représenter le seul avenir de l’espèce humaine“.

Antimanuel d’économie, tome 2.