Petit traité d’écologie humaine, Philippe Saint Marc

9 avril 2018,

par Alain Hervé

Saint Marc ce brillant énarque s’est impliqué dans la réflexion et l’engagement écologique dès les années 70. Nous l’avons publié dans le Sauvage dès nos premiers numéros, comme il apparaît encore dans notre annonce liminaire. Il se trouvait bien seul dans cette vaste usine administrative et politique qui oeuvrait alors pour le “progrès” et la “croissance”, tandis que Saint Marc publiait “Socialisation de la nature” qui fait encore référence, puis ” l’Economie barbare”. Il fallait beaucoup de naïveté ou d’arrogance ou de lucidité  pour oser faire entendre une voix discordante.

Je me souviens d’une réunion en 1981, avec Edith Cresson dans un discret appartement de l’avenue Montaigne où nous espérions convaincre les socialistes fraichement élus avec Mitterrand de s’intéresser à l’écologie. Les socialistes espéraient
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Singularités

6 avril 2018,

d.r.

Par Ghislain Nicaise

J’ai enrichi récemment mon vocabulaire d’un mot que je connaissais vaguement mais que j’aurais été incapable d’utiliser dans une phrase sensée. Je l’ai entendu d’abord à propos de l’intelligence artificielle (IA). J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer la question de l’IA sur le site du Sauvage mais sans utiliser ce mot de singularité. Dans certains textes la singularité sera ce moment critique où les algorithmes prendront conscience d’eux-mêmes, dans d’autres ce sera le moment où ils dépasseront l’intelligence humaine qui ne pourra plus les contrôler, ce qui n’est pas forcément le même moment. Selon Wikipedia, La singularité technologique (ou simplement la singularité) est l’hypothèse que l’invention de l’intelligence artificielle déclencherait un emballement de la croissance technologique qui induirait des changements imprévisibles sur la société humaine. Les commentaires de divers experts sont très critiques à cet égard. Cependant, ce moment est considéré comme plausible et redoutable
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Comédiens ! Théâtre de la Huchette à Paris

5 avril 2018,

Par Michèle Valmont

Bon anniversaire au Théâtre de la Huchette qui fête ses 70 ans avec la comédie musicale « Comédiens ! » dont l’action se situe en 1948, sur la scène-même du nouveau théâtre.

Trois comédiens s’efforcent d’adapter sur le minuscule plateau un vaudeville musical qu’ils ont créé en province. Nous assistons à l’ultime répétition : le décor est inadapté, les comédiens oublient leur texte, la musique enregistrée peu convaincante. Pierre, mari de Coco dans la pièce et dans la vie, est cocufié par Guy, professeur de piano de la belle. Nous sommes dans la légèreté conventionnelle absolue. La leçon de piano érotique est hilarante, les comédiens chantent et dansent sur un rythme endiablé. Ils parlent aussi ; et au fil du dialogue, Guy révèle ingénument à Pierre un pan du passé de Coco. Tout bascule peu à peu. Lors de la représentation, la vie réelle s’immisce dans la pièce par un coup de théâtre inattendu.

Samuel Sené, le metteur en scène, s’est inspiré de « Paillasse », l’opéra de Leoncavallo, lui-même tiré d’une histoire vraie. Son excellente formation musicale et
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Dépêchons nous…

2 avril 2018,

Vedettes djihadistes

27 mars 2018,

par Christophe Chelten

Mais pourquoi répéter sans cesse le nom des auteurs des attentats?

Et le répéter encore jusqu’à leur créer une notoriété. Du jour au lendemain après leur acte, ils deviennent des  vedettes médiatiques. Leur nom apparaît aussi souvent que celui de Johnny (dont on commence à être saturé.) Ne pourrait-on leur attribuer un simple numéro d’identification? Et encore c’est trop.

A quelle nécessité ou projet correspond cette publicité répétitive? Y a t il une volonté de stigmatisation  généralisée des noms à consonance arabe? L’initiative en revient- elle aux pouvoirs publics, police et procureurs, dans leurs communiqués ? Ou bien à la presse qui s’en gargarise? Tandis que le nom des victimes est à peine mentionné. Sauf dans le cas d’une mort héroïque.

La presse qui pense, dont nous sommes bien pourvus en France, va t-elle étudier cette curieuse manifestation médiatique? Le Sauvage s’étonne d’être le seul à se poser la question.

Bizarre publicité faite à des actions en définitive très rares.

Touché!

26 mars 2018,

Nabokov: voir sous: réel

24 mars 2018,

par Alain Hervé

... Camus est horrible et Sartre est pire, Dostoïevski est un journaliste verbeux, un comédien de boulevard. Ezra Pound  est un crétin, Pasternak un pauvre romancier  comme Thomas Mann ou Faulkner. Gorki, Romain Rolland et Tagore sont des médiocrités formidables. Balzac et Stendhal sont plats et Joseph Conrad scintille comme une boutique de souvenirs exotiques…” “Freud est un charlatan viennois avec un parapluie râpé”

Gilles Lapouge* s’amuse à répertorier les appréciations de Vladimir Nabokov sur les littérateurs ses semblables. Un carnage. L’auteur du génial Ada ou l’ardeur vole au dessus des conventions communes. Il vit à sa propre hauteur, qu’il estime vertigineuse. Heureux homme imbu de sa personne et de sa capacité à exprimer des analyses uniques des sentiments humains.

Ce qui ne l’empêche pas de se planter douloureusement. A nouveau appâté par son titre mirobolant, je relis en ce moment Regarde, Regarde les Arlequins! Un très ambitieux ratage, qui consiste,  selon moi, à diagnostiquer les symptômes précurseurs d’un Alzheimer chez un personnage semi autobiographique. Raté pour le récit mais constamment génial par les perspectives inattendues qu’il explore chez ses personnages. Entre autres l’écrivain au centre du récit qui s’épuise dans la composition d’un ouvrage intitulé Voir sous: réel. 

Et si cette tentative désespérée d’atteindre une autre réalité n’était pas le but caché de toute l’oeuvre de Nabokov.

Aristocrate déchu par la révolution russe, l’émigré Nabokov s’est vu retirer le sol de son enfance de sous ses pieds. Il ne s’en est jamais remis. L’himalaya  de ses écrits de toute une vie, en russe puis en anglais, ne sont-ils pas une tentative désespérée de le reconstituer? Allez voir.

*Gilles Lapouge: Maupassant, le sergent Bourgogne et Marguerite Duras

On ne naît pas écolo on le devient, Michel Sourrouille

22 mars 2018,

par Christophe Chelten

Sous forme abécédaire Michel Sourrouille raconte par petites touches sa prise de conscience écologique depuis son enfance. Chez son grand père, il a tenu la queue du cochon tandis qu’on l’égorgeait. Comme tous les Français de son âge, il a émergé d’une période d’insouciance innocente et sobre pour voir déferler le tsunami de la surconsommation, de la croissance, de la publicité… Pour prendre conscience de la responsabilité humaine il a lu tous les grands prophètes, de René Dumont à Arne Naess, de Sicco Mansholt  au Club de Rome, de Gorz à Illich…

Lui le professeur d’économie,  en a conçu une attitude d’une rigueur extrême. C’est ainsi que ni le roman, ni les musées, ni le téléphone portable, ni la voiture… ne trouvent grâce à ses yeux. Cette écologie radicale trouve sa justification dans l’urgence de notre situation actuelle. (Elle risque cependant d’en dégouter certains.)

Michel Sourrouille insiste en particulier sur le dérapage démographique. Il faut constater en effet à quel point nos intellectuels prêts à s’enflammer pour des causes plus politiquement correctes, sont incapables d’admettre que l’humanité se précipite vers son autodestruction. Sourrouille ne donne pas de noms mais on pourrait citer tous ces grands “penseurs contemporains” ou qui se prétendent tels, incapables de saisir la situation dramatique qui est la nôtre. Nous sommes guidés et gouvernés par de grands aveugles.

Ce petit livre qui suscitera sans doute des critiques ou des refus violents est à utiliser comme un lance flammes pour réveiller tous nos contemporains qui dorment.

Ne pas oublier que Michel Sourrouille est l’animateur du remarquable site Biosphère.

Editions Sang de la Terre. 16€

Yo-yo

22 mars 2018,

Il y a actuellement 467 Journées Mondiales répertoriées*, des plus légitimes aux plus saugrenues, soutenues par des associations, des lobbies du commerce, de la santé, des propagandes politiques ou religieuses…
La liste laisse perplexe: Journée des start-up, des câlins, du popcorn, de la JI sans pantalon à celle du Pi, ou du pis, de la JI sans viande ou du Tolkien Reading Day, des poissons migrateurs et des ratons laveurs…
La Journée Nationale du Yo-yo s’impose naturellement dans ce déroulement, ses symboliques christique et taoïste réconcilient Orient et Occident, sa pratique souple et subtile incite à la paix de l’âme: ascension/chute/ascension dans un mouvement de va-et-vient rotatoire continu, image  des variations de la Bourse, du kakarante, de la cote des hommes politiques, du matérialisme dialectique, de l’inflation/ déflation, de l’érotisme masculin, du flux et du reflux des océans, du mouvement des astres…
Pratiqué tant par les Grecs de l’Antiquité que par les anciens Chinois, remis périodiquement à la mode en Occident, breveté en 1930 par l’américain Donald Duncan, le Yoyo mérite sa J.I., reste à fixer la date: aux solstices solaires ou les jours de pleine lune?
Notons qu’il n’y a pas de JI de la Paresse, ni de l’Epicurisme, encore moins du Chou-fleur, ni de Journées sans dénomination, vides, ouvertes, libres, elles pourraient avoir lieu deux à trois jours par semaine, d’abord pendant trois mois,  puis quotidiennement…

Maja

  • Site:  journées mondiales.com