Par Ghislain Nicaise
Je vous invite à parcourir, sur l’excellent site The Conversation, un article de William Lynn, chercheur de l’Université Clark (Massachusetts). Le titre : Réensauvager la moitié de la Terre : la dimension éthique d’un projet spectaculaire.
“Les milieux scientifiques attendaient avec impatience la publication du livre d’Edward O. Wilson Half-Earth: Our Planet’s Fight for Life, paru début 2016 aux États-Unis. Cet ouvrage présente en détail une initiative de « réensauvagement » (rewilding) qui se propose de consacrer la moitié de la surface terrestre à la préservation de la biodiversité. Le célèbre biologiste et naturaliste suggère pour cela de constituer de grands parcs de la biodiversité et de préserver et réorganiser l’habitat en reliant les populations locales au niveau continental. Les habitants de ces gigantesques réserves y travailleraient comme éducateurs environnementaux, gestionnaires ou encore gardes forestiers. Ce modèle s’inspire des projets de conservation à grande échelle tels qu’il en existe déjà dans le nord-ouest du Costa Rica avec la zone de conservation de Guanacaste (ACG)”.
C’est pour moi une idée nouvelle qui stimule la réflexion, la suite ici.
Réensauvager…
7 juillet 2018, La RédactionC’est mieux que rien?
6 juillet 2018, Alain Hervépar Alain Hervé
Au fil des jours on observe la succession des évènements et l’on tente de les confronter à nos convictions les plus profondes.
Nicolas Hulot ne démissionne pas. Il travaille selon la règle du “c’est mieux que rien”. La question qui suit : est-ce suffisant?
Son patron Emmanuel Macron s’affirme de plus en plus comme un obsédé d’une société humaine économique. Sa visée métaphysique ultime est une parousie de l’accès à une abondance matérielle absolue. Dont les bienfaits devraient retomber sur tous. Les dégâts collatéraux inévitables d’une telle course ne l’intéressent pas. Qu’ils soient sociaux ou climatiques.
Hulot sert il de paratonnerre “écologique” à cette politique démente?
Il est bien évident pour nous que les rôles sont mal distribués. Hulot devrait être le Président de la République, dont il a les capacités, et Macron son grouillot économiste chargé de gérer le retournement d’une politique pluricentenaire qui s’emballe.
Entreprendre ce retournement radical dans une seule nation semble devoir être impossible. Il ne pourrait qu’être mondial. Ce qui le rend très peu probable. Ce ne sont pas les COP successives qui peuvent y parvenir.
Alors?
On comprend l’attitude du “mieux que rien” de Hulot. On pourrait y ajouter un “sait on jamais”.
La société humaine dépend d’un déterminisme universel qui gère l’aventure de la matière vivante. L’homme n’étant pas le “deus ex machina” qu’il croit être, il subit ce déterminisme. Cela risque de lui coûter sa simple disparition.
Hulot doit y penser, comme tous ceux qui y pensent mais veulent rester “positifs”.
A.H.
Lucidité
28 juin 2018, La RédactionAventures en permaculture-29, Goumi, chalef, argousiers : les éléagnacées
24 juin 2018, La Rédactionpar Ghislain Nicaise
Les éléagnacées font partie des plantes favorites des permaculteurs en climat tempéré. Elles sont résistantes au froid, peu ou pas du tout sujettes aux maladies, peu exigeantes sur le sol, en partie parce qu’elles utilisent l’azote de l’air. Leurs racines sont associées en symbiose avec des microorganismes fixateurs d’azote atmosphérique, mais au lieu des Rhizobium connus chez les Fabacées, il s’agit de bactéries filamenteuses du groupe des Actinomycètes nommées Frankia (1). On peut donc planter ces buissons à proximité d’un fruitier par exemple, pour enrichir le sol en azote. On m’a parfois fait l’objection que la fixation d’azote n’était pas nécessairement altruiste. Je n’ai pas de certitude sur ce point mais si le buisson d’éléagnacée a vocation de garder pour lui l’azote atmosphérique qu’il a fixé jusqu’à la mort de ses racines, je peux toujours récupérer largement cet azote en me servant des tailles en vert pour faire du broyat, ou simplement mettre à décomposer les rameaux taillés au pied des arbres que je veux nourrir.
Le goumi (Elaeagnus multiflora, Fig. 1)
Le goumi, originaire d’Extrême orient, est un arbuste à usages multiples, peu exigeant sur la nature du sol ou le climat : il tolère -25°C l’hiver et résiste bien à la sécheresse l’été. Il est réputé résistant au pourridié (Armillaria mellea)(2). Au printemps les fleurs sont très abondantes comme l’indique le nom d’espèce multiflora, nectarifères et appréciées des abeilles, les fruits (en juin) sont comestibles. J’ai planté successivement deux cultivars sélectionnés pour leurs fruits, Sweet Scarlet en 2009 et Red Gem en 2010.
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Huile de palme et FNSEA
22 juin 2018, La RédactionIl est étonnant de voir autant d’articles sur l’huile de palme de TOTAL, sans que le nom d’AVRIL, premier producteur d’agrodiesel en Europe (l’Europe étant elle-même la première productrice mondiale d’agrodiesel) ne soit jamais cité.
AVRIL anciennement SOFIPROTEOL, dont l’ancien président Xavier Beulin n’était autre que le président de la FNSEA ne couvre ses besoins qu’avec 50,2% d’huiles françaises (services des douanes) [1]. Le reste ce sont des importations : d’huile de colza – autant pour la protection des producteurs français de colza – et surtout, selon la Confédération Paysanne, 200 000 tonnes d’huile de palme !! [2]
La FNSEA se moque du monde en dénonçant les 300 000 tonnes accordées à Total.
Reporterre : Linky n’est pas un ami
20 juin 2018, La RédactionReporterre 168 : Linky, Ruffin, antennes-relais, violences policières, habitat partagé
Linky n’est pas un ami – la grande enquête de Reporterre
35 millions de compteurs Linky sont censés être installés en France d’ici à 2021. Présenté par Enedis, filiale d’EDF, comme outil de la transition écologique, Linky suscite méfiance et révolte. Des méthodes peu scrupuleuses des installateurs à la question des données personnelles en passant par les risques éventuels pour la santé et un détour en Allemagne et en Autriche, Reporterre a mené l’enquête. Voici ses cinq volets. Lire la suite
Ainsi s’écoulait notre temps…
18 juin 2018, Daniel MajaIls avaient pris leurs quartiers dans une de ces villes d’Europe centrale où les églises, les synagogues, les façades Renaissance, les fastueux palais baroques, les immeubles Art Nouveau de l’Ancien Empire rivalisaient dans le chantourné, le convulsif et l’ondulatoire…
Les journées se passaient aux terrasses des cafés, à déguster lentement d’amers expressos, à lire un livre, à l’annoter selon l’humeur, à dessiner dans les marges, ou assis sur les bancs publics des promenades (portant les noms des écrivains célèbres qui les avaient occupés) à regarder flâner des jeunes filles aux cheveux en tresses ou en cascades et aux jambes fuselées, passer des séminaristes ensoutannés, des colonies d’enfants des campagnes environnantes menés par des religieuses en cornette, des athlètes bronzés zigzagant en rollers, des ashkénazes manteau flottant, chapeau noir et papillotes, tandis que résonnaient sur les pavés de la vieille ville, les sabots des attelages des droschken conduits par des femmes en chapeau melon.
Les pies et les corbeaux criaillaient dans les grands arbres des plantations qui avaient remplacé les remparts, il restait quelques tours phagocytées par des couvents et une barbacane en briques avec des toits pointus.
Ainsi s’écoulait notre temps…
Pas assez de miel dans le glyphosate
8 juin 2018, La RédactionPar Charles Ribaut
Les abeilles ne savent pas qu’il ne faut pas butiner les fleurs à la campagne, c’est dangereux.
Du miel a été refusé à la vente car contenant trop de glyphosate. Le syndicat apicole de l’Aisne porte plainte contre Bayer-Monsanto.
Les journalistes (à part Marie-Monique Robin) ne savent pas que s’il y a encore un petit doute sur le caractère cancérogène du glyphosate, il n’y en a aucun sur sa neurotoxicité et sur le fait que ce soit tout simplement un biocide. Il n’y a que notre ministre de l’agriculture pour dire sans rire que ce produit est bon pour les vers de terre.
Nos députés européens (extrême droite, droite « républicaine », centre et une partie des socialistes) ont voté la loi qui permettra à Monsanto-Bayer de vous faire un procès et de le gagner si vous dénoncez le glyphosate.
Le 29 mai l’Assemblée nationale a rejeté l’amendement présenté par Delphine Batho, de même que celui de Mathieu Orphelin, pour l’interdiction du glyphosate. Si vous questionnez votre député-e sur cette forfaiture, il y a presque exactement neuf chances sur 10 qu’il ou elle vous réponde qu’il ou elle n’a pas voté ce rejet, pour cause d’absence.
Même Corinne Lepage regrette d’avoir soutenu Macron.
En octobre dernier nous avons dénoncé le discours qui veut vous faire croire qu’il y aura des alternatives et qu’il suffit d’attendre qu’elles soient trouvées mais la seule alternative est qu’il faut arrêter d’empoisonner l’environnement.
Il n’y a pas de bon biocide. point.
C.R.