Il est toujours temps d’oser

12 septembre 2018,

Aviez-vous lu le livre de Nicolas Hulot « Osons. Plaidoyer d’un homme libre »  ?

Il est encore temps, en voici quelques lignes :

Osons crier que la solidarité n’est plus une option, dans un monde relié, hyperréactif ; elle est la condition indispensable à la paix.
Osons sanctionner ceux qui pillent, saccagent, épuisent, accaparent les richesses du monde.
Osons dire que la violence capitaliste a colonisé tous les cercles de pouvoir.
Osons sortir de cette mystification qui fait croire que la solidarité et le changement sont possibles en laissant un pan entier de l’économie nous échapper. Sans la fin des paradis fiscaux, de l’optimisation fiscale, de l’évasion fiscale légale ou frauduleuse, sans la fin d’une finance occulte qui ne participe pas à la solidarité des États, toutes nos intentions, sincères ou pas, buteront sur l’impossibilité de tenir nos promesses et alimenteront le cycle infernal de l’humiliation, de la frustration et de la répression.
 Osons reprendre la main sur une industrie de la finance qui ignore l’intérêt général. Osons dénoncer ces marchés qui se régalent de la rareté qu’ils créent. Bref, brisons cet ordre cannibale.
Appelons partout à la régulation, à la réglementation, pour passer enfin d’une économie qui dépense à une économie qui protège, afin qu’aucun bien commun ne soit plus jamais détourné au profit d’un petit nombre.
Osons le juste échange plutôt que le libre-échange. Passons d’une phase juvénile de compétition à une phase mature de coopération. Osons soustraire les biens communs à la spéculation.
Osons une économie qui économise et non qui détruit. Avantageons ce qui protège et pénalisons ce qui abîme.
Osons la protection plutôt que la prédation.

« Osons. Plaidoyer d’un homme libre » 2015. Editions Les liens qui libèrent. 4,90 €
Citations choisies par Le Sauvage

Le keke Mélanchon et le Vénézuela

11 septembre 2018,

Carpaccio
Le petit griffon.
Accademia, Venise

par Christophe Chelten

Comme il est discret sur ce qu’il se passe au Vénézuela notre Mélenchon.

On attend de vertueuses protestations: rien, silence. Il préfère insulter les gens du Nord qui l’ont renvoyé à ses études. Curieuse destinée que celle de cet homme de talent qui devient un autre batteur d’estrade du genre de Cohn-Bendit.

Ils sont intelligents, beaux parleurs, enivrés de leur succès devant un petit auditoire mais incapables de convaincre un électorat national. Dommage.

D’autres très beaux parleurs tels Hubert Védrine savent garder la distance et attendre que l’on fasse appel à leur savoir faire. La politique française nous distrait faute de savoir traiter les vrais problèmes de notre avenir.

Tourner la tête à Macron

10 septembre 2018,

Jupiter
par Ingres au musée Granet d’Aix en Provence

par Alain Hervé

C’est simple, il suffit pour le ministre de la soit disant “Transition écologique”, monsieur de Rugy de se saisir de la tête de Macron et de la tourner de 180°.

Pour qu’enfin il voie où il vit, sur quelle planète, de quel milieu vivant il dépend. Oui car on ne respire pas de l’économie, on ne boit pas de la finance, on ne se nourrit pas de statistique.

On vit: on respire de l’air, on boit de l’eau, on mange des plantes, qui elles seules savent utiliser la lumière solaire pour transformer la matière terrestre en matière comestible. On vit porté par de grands cycles qui font naître la vie, l’entretiennent, la renouvellent. Le “tourbillon de la vie” comme le chantait Jeanne Moreau.

Simple croit on? Pas si simple.

L’Homo soit disant sapiens se croit maître de la nature, la violente sans cesse. Ne se rend pas compte qu’il n’est qu’un fétu emporté dans de gigantesques mouvements telluriques, biologiques. L’humanité peut disparaître, la vie continuera sans s’en rendre compte. L’écologie n’est un choix politique ni de droite ni de gauche, c’est l’acceptation, la participation à la vie. L’inévitable participation. Même monsieur Macron, même si on ne le lui a pas fait savoir à Science Po ou à l’ENA, est un fétu de la Vie. Enseigne -t-on la vie, l’écologie à l’ENA? J’en doute.

Et pourtant toute politique, quelle qu’elle soit, doit prendre d’abord en considération la vie avant la petite mécanique économique. Certes aucun pays à ce point n’en tient compte mais justement la France dans le sillage de la COP 21 peut être un leader mondial. Un rôle à la taille du jupitérien Macron.

“180° ” à droite ou à gauche monsieur de Rugy.

De Rugy or not to be

6 septembre 2018,

Pucinella de Gian Domenico Tiepolo au plarond de la Ca Rezzonico à Venise

par Alain Hervé

Macron ne pouvait pas dans sa logique jupitérienne laisser place vide derrière Hulot. Il lui fallait un bouche trou plausible. Son choix est le moins pire de ceux proposés. Certes on le sait le ministère de l’écologie sert à ne pas aborder le fond du problème, le retournement de la politique de croissance. C’est un paravent de papier crépon devant ce que devra être un programme  écologique décisif.

Bref on découvre en remontant l’histoire de l’élu de Rugy des prises de position intelligentes et assez radicales, (voir son wikipédia). Ses convictions écologiques sont certaines. Il les a exprimées dans son attitude à Nantes.  Avec lui la” transition écologique”peut éventuellement prendre un sens. Reste à savoir quelle sera sa détermination pour la mettre en oeuvre. Sera-t-il aussi habile et opportuniste que pour la poursuite de son plan de carrière menée avec maestria?

Quelle force de caractère dissimule cet homme? Nous le saurons rapidement.

Quand François de Rugy voulait fermer les centrales nucléaires

5 septembre 2018,

photo P. Blanchard et AFP

Paris (©AFP)- Fermeture des centrales nucléaires en 2040, 100% d’énergies renouvelables en 2050, ne vendre que des voitures électriques ou hybrides en 2025: les propositions du nouveau ministre de la Transition écologique, François de Rugy, lorsqu’il était candidat à la primaire socialiste en 2016.

L’ancien député écologiste avait terminé cinquième des huit candidats du premier tour des primaires de la gauche, avec 3,81% des voix. François de Rugy avait ensuite refusé de soutenir le vainqueur de la primaire, Benoit Hamon, pour rallier la candidature d’Emmanuel Macron.

Extraits de son programme d’alors:

– Énergies renouvelables: François de Rugy promet “d’atteindre une production électrique 100% renouvelable d’ici 2050”. Cet objectif dépasse celui des 32% d’énergies renouvelables d’ici 2030 inscrits dans la loi de transition énergétique de 2015 et repris par le candidat Emmanuel Macron.

– Nucléaire:
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Chronologie écologique

5 septembre 2018,

Sous le titre Macron, l’écologie et la solidarité : une chronologieBloom nous offre un bilan chronologique des actions du gouvernement Macron
Ci-dessous, nous dressons une liste non exhaustive de faits à savoir ou à retenir pour se rappeler et juger l’action du gouvernement Macron en matière de transition écologique et solidaire.
Le champ dépasse le seul périmètre de l’écologie car les logiques de silo sont inadaptées pour penser une transition globale de notre économie vers un modèle de société plus juste et durable. Les citoyens sont invités à nous aider à compléter cette liste qui doit nous servir de mémoire collective.
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Personne après Hulot, personne

2 septembre 2018,

par Alain Hervé

Il faut laisser le désaveu de Hulot continuer de faire des dégâts irréversibles dans la politique poursuivie par le gouvernement Macron. Personne ne doit prétendre pouvoir lui succéder. Personne. Ce n’est ni un pantin, ni un carriériste, ni un batteur d’estrade qui peut oser se présenter. La fondamentale incompatibilité entre la vieille politique actuelle et le retournement global du fonctionnement de nos sociétés qu’implique l’écologie, comme l’a démontré Hulot dans son émouvante déclaration sur France Inter, doit  rester béante. Non, Cohn Bendit ne va pas distraire le public avec de jolies formules et d’éventuels aménagements limités.

Un ministère de l’écologie n’est plus qu’un alibi qui sert à dissimuler une politique globale mortifère.

Il faut enfin énoncer la véritable menace pour le futur que représente l’actuelle politique de rapetassage de l’économie au jour le jour. On peut aujourd’hui revenir sur l’avertissement des 15000 scientifiques, sur les formulations creuses de la COP 21,  sur les échéances non négociables du réchauffement climatique… On peut être en ce moment être entendu par un auditoire attentif.

Aucun prétendant ne doit venir distraire de cette exceptionnelle situation. PERSONNE.

 

“Le roi (Macron) est nu”

28 août 2018,

Hans Christian Andersen

par Alain Hervé

Emmanuel Macron aurait du relire, avant de partir pour le Danemark, ce joli conte intitulé “Les habits neufs de l’empereur” plus connu  sous le titre du “roi est nu” que le poète danois Hans Christian Andersen écrivit en 1836 .

Nicolas Hulot a persévéré dans ses convictions et sa nature . La présence d’un lobbyiste, non annoncé, lors la réunion sur la chasse, à l’Elysée le lundi 27 août 2018 lui a fait comprendre les limites de ce qu’il pouvait entreprendre à son poste de ministre. Il a cru pendant quatorze mois pouvoir être utile à l’  écologie. Mais l’incompréhension fondamentale de Macron sur ce qu’il se passe pour l’humanité engagée dans une démarche suicidaire collective devient flagrante.  Démarche suicidaire résultant de son explosion démographique et de la course en sac économique à laquelle elle se livre.

Une petite démagogie électorale, en vue des Européennes, auprès de 1.200.000 chasseurs lui est apparue plus urgente.

Certes la France n’est pas l’humanité mais elle prétendait à un certain moment apparaître comme un leader dans ce domaine après le succès de la COP 21. Le choix de Nicolas Hulot pour poursuivre ce rôle pouvait laisser espérer un engagement plus catégorique. Hélas Macron n’est rien d’autre qu’un banal éconolâtre. On le soupçonnait, Hulot le savait mais il a cru pouvoir convaincre ce président supposé intelligent de la priorité  absolue de la vie sur l’économie. Echec et mat.

Hulot n’en sort pas amoindri mais agrandi. A lui de jouer. Macron en sort nu, néantisé. Il va s’en apercevoir au moment des Européennes et apprendre qu’il y a en France davantage de gens qui réfléchissent que de chasseurs qui tuent.

A.H.

 

François le pape

28 août 2018,

par Michèle Valmont

A l’élection du pape François, d’aucuns auraient pu penser qu’un vent de renouveau et d’humanisme allait souffler sur le Vatican.

Ce pape modeste, rejetant les ors des appartements pontificaux pour vivre dans une humble pension, refusant même de porter un numéro pour marquer son attachement au “Poverino” François d’Assise, semblait prêt à descendre du trône de Saint Pierre pour s’occuper des souffrances de l’humanité et plus particulièrement des problèmes qui minent le catholicisme depuis des siècles.

Parmi les plus criants: le célibat des prêtres et l’ordination des femmes.

Déception: à ce jour, aucune avancée, aucune réforme, alors que les autres religions ont largement progressé sur ces deux sujets.

Plus grave: quelques vagues condamnations envers les centaines de prêtres pédophiles, sans pour autant exiger la démission de ceux qui les couvraient depuis des années, comme Monseigneur Barbarin.

Bien plus grave: lors du vote sur la légalisation de l’avortement en Argentine, silence assourdissant de Sa Sainteté, qui est pourtant originaire de ce pays et qui aurait certainement pu, par quelque intervention auprès de la toute puissante église argentine, faire basculer ledit vote qui, comme toujours, pénalise les femmes pauvres dans l’incapacité d’aller avorter à l’étranger.

Enfin, cerise sur le pompon de la tiare pontificale: déclaration fracassante sur l’homosexualité qui relèverait tout simplement de la psychiatrie. Propos si monstrueux qu’ils ont entraîné un essai de justification minable de la part du Vatican lui-même.

En voulant satisfaire une poignée d’intégristes, l’Eglise catholique est en train de se suicider. Tans pis pour elle et tant mieux pour nous qui n’avons rien à attendre d’une institution aussi obscurantiste.

N’oubliez pas, mes frères, qu’un pape dit progressiste est un pape qui n’a que deux cents ans de retard.

M.V.