La voie d’eau

3 décembre 2018,

par Christophe Chelten

Une énorme voie d’eau vient de se déclarer dans la coque du bateau qui nous porte. Pour poursuivre la métaphore, le bateau de notre société démocratique est construit autour de pièces maitresses que sont la représentation politique, exécutif et législatif,  partis majoritaire et d’opposition, des syndicats qui expriment des revendications populaires entre autres et une presse écrite et télévisuelle qui reproduit toutes les nuances de l’opinion publique.

Mais voici que s’ouvre un nouveau territoire avec internet. La libre parole est ouverte à tous sans aucune limitation. Voilà la voie d’eau.

Tout peut se dire. Une seule voix peut mobiliser des millions de lecteurs. Inventer une révolution en quelques instants autour de quelques idées simples ou simplistes. Du type:”on en a marre… c’est aux autres de payer… tous dans la rue…”. Le moyen de parvenir à ces aspirations est flou ou inexistant. L’anarchie a trouvé son moyen d’expression.

On comprend que les dictatures du type chinois exercent une censure radicale sur ces menaces en coupant internet partiellement ou totalement si nécessaire.

Nos démocraties permissives n’osent pas en arriver à ces extrêmes. Elles vacillent, hésitent. Tentent de juguler la voie d’eau avec de vieilles recettes qui se révèlent être inefficaces. Nous en sommes là.

C.C.

 

Aventures en permaculture-30, Lettre à Alain Baraton

1 décembre 2018,

Les principes de base

par Ghislain Nicaise

Cher Alain,

Depuis quinze ans que vous assurez une chronique sur France-Inter, chaque fois que je me lève assez tôt en fin de semaine, je vous écoute avec plaisir. J’ai souvent eu envie de réagir à ce que j’estimais être des erreurs, bien plus fréquentes à vos débuts, mais ma paresse et mon respect pour vos positions fermes contre les biocides m’en ont toujours dissuadé. Aujourd’hui (1er décembre 2018) vous sortez une série d’erreurs, bienvenue car elle me permet de faire à mon tour une chronique, le trentième épisode de mes « aventures en permaculture ».
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On veut notre part du gâteau!

28 novembre 2018,

par Christophe Chelten

Rarement la distance entre ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés n’a été aussi grande. “Dialogue de sourds” selon la formule. Les plus sourds étant ceux qui gouvernent. Convaincus de la légitimité de leur science fraichement acquise dans leurs écoles. En particulier à l’Ecole Nationale d’Administration. Le cas d’une mobilisation à partir d’un équipement de sécurité en cas d’accident automobile, n’ayant pas été prévu au programme.

Et voilà que s’exprime soudain par l’intermédiaire de nouvelles technologies, la revendication la plus vaste, la plus floue, la plus radicale: “on veut notre part du gâteau”.  Aussi la plus difficile à satisfaire car notre société n’est pas construite pour le partage mais pour la compétition. Autrement dit les plus défavorisés le sont pour n’avoir pas su monter sur la tête de leurs voisins. (Différentes utopies ont tenté d’apporter ou prétendu apporter des réponses. Elles ont toutes abouti à des résultats inverses. Voir le communisme.)

Tandis que dans leur olympe nos énarques continuent de chanter l’air des promesses, le peuple découvre sa capacité à s’exprimer sans limites sur un nouveau territoire vierge: Internet.

Qui va l’emporter: l’expression anarchique jaune ou l’autorité d’un gouvernement élu? Impossible à prévoir. Probablement un compromis bancal se mettra douloureusement en place.

Invoquer l’écologie à titre d’excuse et de nécessité absolue est particulièrement malhonnête et maladroit. Certes il va falloir abandonner les énergies fossiles dont le pétrole, mais on aurait pu le dire déjà lorsqu’on invitait tout un chacun à s’équiper en diésel.

A suivre.

 

Gilets jaunes suite et…

25 novembre 2018,

par Christophe Chelten

Grand corps sans tête, les gilets n’ont de capacité de s’exprimer que par leur nombre. S’ils maigrissent, quelques agitateurs casseurs peuvent les parasiter. Ce fut le cas hier sur les Champs Elysées lorsque des nostalgiques de mai 68 arrachèrent trois pavés à titre symbolique et saccagèrent un chantier et des terrasses de restaurant pour jouer à faire une barricade. De quoi donner à manger aux centaines de caméras affamées d’images pittoresques ou dramatiques.

Les frais de remise en état après le spectacle seront réglés par le contribuable. C’est à dire les gilets jaunes.

Où l’on découvre la situation paradoxale de ce mouvement de protestation légitime. Menace colossale par le nombre mais impuissant s’il rencontre un pouvoir déterminé.

En l’occurrence, ledit pouvoir, plutôt que de réprimer la poignée de casseurs,  a laissé pourrir la situation pour que le discrédit atteigne tous les gilets jaunes. Journée de dupes.

Vendredi noir

23 novembre 2018,

Nous avons reçu cette annonce. Le Sauvage

Gilets jaunes et climat

20 novembre 2018,

par Christophe Chelten

Ne pas oublier que la voiture représente dans notre société, et depuis sa mise en circulation, un prodigieux instrument de liberté pour ses usagers.

Ne pas oublier qu’avec une voiture chacun de nous peut décider de partir au bout du monde. Même s’il ne s’en sert que pour aller acheter le pain à cinq cents mètres.

Ne pas oublier que chaque adolescent a rêvé de sa première voiture avant d’y accéder.
Ne pas oublier que la voiture est devenue un prolongement de notre corps, un nouveau membre. En limiter l’accès revient à créer un handicap ou une amputation.

Ne pas oublier que pour la majorité de ses utilisateurs l’usage de la voiture ne semble pas dépendre de l’énergie qu’elle utilise pour rouler.

Ne pas oublier que pour eux il n’existe aucune relation entre ce que relâche son pot d’échappement et le réchauffement climatique.

Venise réservoir de songes

17 novembre 2018,

Polichinelles et acrobates Giandomenico Tiepolo

par Alain Hervé

Comme si dans la quotidienneté grise de cet automne 2018 une porte s’ouvrait sur une autre vie. L’exposition intitulée “Eblouissante Venise“, qui se tient à Paris au Grand Palais jusqu’au 21 janvier 2019, témoigne d’un moment miraculeux de l’histoire humaine au XVIII ème siècle.

Car Venise, on s’en rend compte ici, est à soi seule un monde. Comment sur un socle de vases des hommes ont fait surgir la plus belle ville  que l’on puisse fantasmer. Comment ils l’ont rendue chaleureuse, brûlante, désirable, souveraine. Comment ils ont inventé des fêtes, carnavals, intrigues, joutes, régates, bals, concerts que l’Europe entière éblouie venait partager.

Non pas que la misère et la violence soient absentes à Venise
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Femen, Trump, 11 novembre

12 novembre 2018,

par Christophe Chelten

Ces jeunes femmes qui malgré le froid,  se précipitent torse nu dans le cortège Trumpien du 11 novembre sur les Champs Elysées brisent la célébration absurde du centenaire d’une  “victoire” résultant de millions de morts.

A la litanie pompeuse glacée des éloges militaires, elles ajoutent enfin une dimension sensible de corps vivants chauds. Quel que soit leur propos.

On les accuse de provocation “sexuelle”. Mais le bazar officiel sous l’Arc de Triomphe est une provocation capitale. Une célébration de la paix sans avouer le meurtre de millions de femmes et d’hommes pendant quatre ans.

La justice peut consacrer plusieurs années au procès d’un seul assassin, d’une femme battue qui tue son mari. Mais il n’y a pas de procès pour ceux  qui en ont tué des millions.

 

Ecotopia réédité

11 novembre 2018,

Signe des temps, une fiction des années 1970, influencée par l’écologisme “profond”, est rééditée : Ecotopia d’Ernest Callenbach (ed. Rue de l’Échiquier, 19 € en version papier). Le Sauvage.

Trois États de la côte ouest des États-Unis – la Californie, l’Oregon et l’État de Washington – décident de faire sécession et de construire, dans un isolement total, une société écologique radicale baptisée Écotopia. Vingt ans après, l’heure est à la reprise des liaisons diplomatiques entre les deux pays. Pour la première fois, Écotopia ouvre ses frontières à un journaliste américain.
Au fil de ses articles envoyés au Times-Post, William Weston décrit tous les aspects de la société écotopienne : les femmes au pouvoir, l’autogestion, la décentralisation, les 20 heures de travail hebdomadaire, le recyclage systématique, le rapport à la nature, etc. Quant à son journal intime, il révèle le parcours initiatique qui est le sien : d’abord sceptique, voire cynique, William Weston vit une profonde transformation intérieure. Son histoire d’amour intense avec une Écotopienne va le placer devant un dilemme crucial : choisir entre deux mondes.

Récit utopique publié en 1975, traduit depuis dans le monde entier et vendu à plus d’un million d’exemplaires, Écotopia est un récit d’une actualité saisissante qui offre une voie concrète et désirable pour demain, et ce faisant agit comme un antidote au désastre en cours.