Retour sur Terre

17 avril 2020,

Nous en avons entendu l’écho sur France Inter ce matin puis lu sur le site goodplanet ces propositions qui méritent un temps de lecture :

Propositions pour un retour sur Terre

de Dominique Bourg, Philippe Desbrosses, Gauthier Chapelle, Johann Chapoutot, Xavier Ricard-Lanata, Pablo Servigne et Sophie Swaton

La pandémie du Covid-19, et plus précisément la façon dont un grand nombre de pays tentent d’y répondre, peuvent nous permettre d’analyser la donne plus générale qui nous échoit. L’enjeu est une véritable bascule de civilisation avec un socle commun, consensuel, à partir duquel l’adversité démocratique – le jeu majorité et opposition – peut à nouveau se déployer et s’exprimer. Quel est ce socle commun ? De quelle bascule s’agit-il ?

La pandémie : une conséquence de notre rapport au vivant

Ce que tout le monde pensait impossible, un arrêt partiel des économies, s’est imposé à la quasi-totalité des nations sur Terre. Face à une pandémie, qui plus est débouchant sur une mort horrible, par étouffement, sans tests en masse, ni remèdes, ni connaissance assurée de toutes les voies de transmission du virus, ni vaccin, il n’est d’autre moyen d’en éviter la diffusion qu’un confinement quasi général des populations. Même les plus récalcitrants, les Trump et autres Johnson, ont dû s’y résoudre. La nature a eu ainsi raison de nos économies et de notre folie consumériste ordinaire.

Parler de nature n’est pas ici qu’une clause de style. Le coronavirus nous a sévèrement rappelés à notre vulnérabilité, à savoir à notre animalité,
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Le pouvoir de vivre écrit au Président

12 avril 2020,

à Monsieur Emmanuel MACRON Président de la République
55, rue du Faubourg Saint Honoré 75008 PARIS 

Paris, le 9 avril 2020 

Monsieur le Président de la République, 

Depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19, nos organisations jouent un rôle essentiel pour venir en aide à celles et ceux qui en ont le plus besoin et notamment les plus précaires. Nous avons décidé de ne pas entrer dans des polémiques inutiles voire néfastes dans la période dramatique que connait notre pays. Au contraire, nous faisons le choix de la solidarité nationale, de la responsabilité et de l’unité car c’est là l’urgence du moment. 

Souvent en lien avec les ministres, les services de l’Etat et les élus des collectivités territoriales, nos organisations, avec leurs salariés, adhérents et bénévoles, sont encore aujourd’hui en première ligne au quotidien. Nous savons que les jours et les semaines à venir s’annoncent encore difficiles pour la population dans son ensemble, et davantage encore pour toutes les personnes en situation de fragilité ou d’exclusion, comme pour celles et ceux qui travaillent sur le terrain de cette crise, notamment dans toutes les structures de soins, médico-sociales et sociales, ainsi que dans l’ensemble des services indispensables à la vie de la Nation. 

Dans une situation que nul n’a choisi ni ne pouvait prévoir, nous partageons le vécu de nos concitoyens et soutenons toutes celles et tous ceux qui subissent quotidiennement la précarité accentuée par la situation ou la peur d’un mal invisible et d’un avenir incertain. 

Sans faiblir dans cette mobilisation quotidienne, il nous semble également nécessaire d’anticiper la sortie de cette crise,
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Sur le blog d’Axel Kahn

9 avril 2020,

Sous le titre LES (mauvaises) SURPRISES DU Sras-CoV-2, alias Covid_19, le point de vue d’Axel Kahn, 9 avril 2020

Les habitués de mes billets savaient depuis la fin février que l’épidémie chinoise était devenue une pandémie, que nous en serions affectés, que dans ce contexte voter pour les municipales était absurde. En effet, la pneumopathie virale entraînée était, soulignais-je, 2 à 3 fois plus infectieuse et 10 à 30 fois plus mortelle que la grippe saisonnière. Elle évoquait plutôt la grippe espagnole. Je notais de plus que les morts liées à Covid_19, son nom d’alors, étaient directes, celles de la grippe saisonnière le plus souvent indirectes. J’ai aussi donné un modèle mathématique d’évolution de l’épidémie qui, avant l’inflexion de la courbe sous l’effet du confinement, s’est révélé prédictif. Aucune surprise, par conséquent, dans ce qui se passe ? Et bien si.

Le Sars lié au virus CoV-2 peut-être une maladie bien plus sévère, redoutablement sévère, qu’anticipé. De plus, ce n’est pas qu’une pneumopathie, c’est une affection sérieuse de l’organisme entier, par des mécanismes directs et indirects.
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Le questionnaire de Bruno Latour

4 avril 2020,

Sur AOC media : Imaginer les gestes-barrières contre le retour à la production d’avant-crise

Par Bruno Latour, philosophe et sociologue

Si tout est arrêté, tout peut être remis en cause, infléchi, sélectionné, trié, interrompu pour de bon ou au contraire accéléré. L’inventaire annuel, c’est maintenant qu’il faut le faire. A la demande de bon sens : « Relançons le plus rapidement possible la production », il faut répondre par un cri : « Surtout pas ! ». La dernière des choses à faire serait de reprendre à l’identique tout ce que nous faisions avant.

Il y a peut-être quelque chose d’inconvenant à se projeter dans l’après-crise alors que le personnel de santé est, comme on dit, « sur le front », que des millions de gens perdent leur emploi et que beaucoup de familles endeuillées ne peuvent même pas enterrer leurs morts. Et pourtant, c’est bien maintenant qu’il faut se battre pour que la reprise économique, une fois la crise passée, ne ramène pas le même ancien régime climatique contre lequel nous essayions jusqu’ici, assez vainement, de lutter.

En effet, la crise sanitaire est enchâssée dans ce qui n’est pas une crise – toujours passagère – mais une mutation écologique durable et irréversible. Si nous avons de bonne chance de « sortir » de la première, nous n’en avons aucune de « sortir » de la seconde. Les deux situations ne sont pas à la même échelle, mais il est très éclairant de les articuler l’une sur l’autre. En tout cas, ce serait dommage de ne pas se servir de la crise sanitaire pour découvrir d’autres moyens d’entrer dans la mutation écologique autrement qu’à l’aveugle.

Et si nous pouvons divulguer le « questionnaire » :
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Médecine et Science

28 mars 2020,

Molécule d’hydroxychloroquine (Wikipedia)

L’art médical s’appuie de plus en plus souvent sur la science, avec des succès, mais ne peut se réduire à une science médicale comme nous en donne la démonstration récente de ce que l’on peut appeler l’affaire de la chloroquine. Nous vous conseillons de voir sur ce sujet la vidéo enregistrée par un jeune chercheur qui illustre très clairement le point de vue de la recherche scientifique, moins populaire que celui de Didier Raoult. Pour une information générale, on peut signaler aussi le site de “fact-checking” de l’Agence France Presse.

Vous trouverez ci-dessous le message envoyé à ses amis et sa famille par un autre scientifique qui comme moi souhaite vivement que l’on trouve une molécule active en attendant le vaccin (qui prendra au moins une année de mise au point) et tant mieux si c’est la chloroquine mais on ne peut pas dire que son efficacité soit prouvée. Et c’est une triste mort que de mourir par ingestion de chloroquine et manque d’information.

GN

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Bonjour

Vous recevez ce message car vous êtes sur l’une de mes listes de contacts ou vous êtes un membre de ma famille ou un ami.

TOUT ce qui est écrit ci-dessous est de ma SEULE responsabilité.

Je souhaite partager avec vous quelques informations concernant comment la science se construit. Je suis motivé par l’incroyable polémique qui a lieu autour d’un chercheur de Marseille, Didier Raoult, et d’une molécule appelée « hydroxychloroquine » permettant, d’après lui, de guérir les affections liées au Covid19. Que de fausses nouvelles tournent autour de cet événement !

A – Publier un article scientifique

Un chercheur scientifique a pour mission première d’effectuer des travaux novateurs, qui ont vocation à être publiés dans des revues scientifiques.
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Résistance climatique

23 mars 2020,

Nous avons lu sur le site de Reporterre :

Je ne crois pas que le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité soient des fatalités. Nous les avons créés. Nous pouvons y mettre fin. En modifiant radicalement nos modes de vie et de fonctionnement, nous pouvons inverser la tendance. Nous pouvons construire des sociétés prospères et heureuses en consommant dix fois moins d’énergie et ainsi « sauver » le climat et la biodiversité.

Force est de constater que ce n’est pas la trajectoire actuelle. Cette bataille semble perdue, c’est qu’elle n’a jamais été réellement tentée. Nous contemplons la dégradation rapide de la situation, comme si nous étions impuissants.

Nous avions l’excuse d’attendre que les politiques gèrent le problème. Encore récemment, les États ont pris des engagements lors de l’accord de Paris sur le Climat. Nous voyons que ces engagements ne sont pas tenus, alors même qu’ils étaient insuffisants pour maintenir le réchauffement en deçà de 2°C. En ce domaine, les discours et les actes semblent « déconnectés ». Entrons en résistance climatique

L’Écologiste (copinage)

22 mars 2020,

L’Ecologiste. Trimestriel, en Angleterre depuis 1970, en France depuis 2000

Masques, tests, oxygène médical : vous trouverez trois informations clés ci-dessous sur la situation en France, alors que 900 millions de personnes dans le monde sont désormais soumises à un confinement, pour leur santé et celle des autres. Nous vous proposons également des idées de lectures ci-dessous – les envois de livres et de revues continuent, vous pouvez passer commande en ligne ou par courrier.

Le numéro de printemps de L’Écologiste, numéro 56, sera posté aux abonnés lundi 23 mars. Vous pouvez vous abonner si ce n’est déjà le cas – ou vous réabonner – en ligne ou par courrier à l’adresse : Bureau B1397 à 60643 Chantilly. Avec nos remerciements, l’équipe de L’Ecologiste.

ACTUALITES Masques : quels sont les stocks stratégique de l’État ? Le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué lors de sa conférence de presse samedi 21 mars : « Quand le Covid-19 est apparu, il ne restait qu’un stock d’Etat de 117 millions de masques chirurgicaux pour adultes et aucun stock stratégique d’Etat en masques FFP2. » Aujourd’hui, toujours selon le ministre, ce dernier stock des masques les plus efficaces, destinés aux soignants, permettrait de tenir trois semaines.

ACTUALITES. Tests : où sont les réactifs ? Selon le professeur Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique mis en place par le gouvernement sur le coronavirus : « Nous avons un énorme problème avec les réactifs utilisés dans les tests. Ces réactifs de base proviennent de Chine et des Etats-Unis. La machine de production s’est arrêtée en Chine et les Etats-Unis les gardent pour eux. » (interview dans Le Monde du 20 mars).

ACTUALITES. Oxygène médical : où sont les bouteilles ? Les hôpitaux utilisent des cuves à oxygène. Mais en cas de surplus de malades, il faut des bouteilles à oxygène dont la seule usine de fabrication dans l’Union européenne, à Gerzat dans le Puy de Dôme, a été fermée en 2019 par son propriétaire britannique pour cause de concurrence internationale trop forte sur les prix. L’Italie manque de ces bouteilles. La situation française n’est pas connue. Les outils de production sont encore sur place, les 138 ouvriers licenciés demandent la réouverture de l’usine par l’État comme l’indique le magazine L’Usine nouvelle du 20 mars.
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L’an 01

20 mars 2020,

 

 

La société est à la raie

18 mars 2020,

Pour ce que rire est le propre de l’homme, même si Rabelais a pu se tromper sur ce point précis. Nous avons emprunté le titre à Jérôme de Warzee, dont vous pouvez voir l’intervention en rediffusion ici.

La Rédaction