Archive pour la catégorie ‘Some Like It Hot’
Climat prochain en France, plus grave que prévu…
19 octobre 2022, La RédactionBouleversement climatique: un débat de Barrau et Gemenne avec Béchu et le MEDEF
6 septembre 2022, La RédactionIl y a quelques jours, Aurélien Barrau, astrophysicien, directeur du Centre de physique théorique Grenoble-Alpes, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia, François Gemenne, membre du GIEC, directeur de The Hugo Observator et Thierry Martel, directeur général de Groupama débattaient devant un parterre de patrons pour la grand-messe annuelle du MEDEF.
On peut y voir le fossé entre ceux qui ont compris que le changement de paradigme est inévitable, choisi ou forcé, et ceux qui croient encore que le système n’a pas besoin d’être réformé. La tête que font certains patrons est impayable. Gemenne y est excellent, et Barrau très pointu comme à son habitude.
[ On peut aisément voir cette vidéo en vitesse 1.5 (petite roue dentée en bas à droite)]
L’électricité et le changement climatique
3 septembre 2022, Jean-Noël MontagnéRegardons avec l’actualité comment le bouleversement climatique impacte la production, la distribution et la consommation d’électricité.
La production est impactée par le réchauffement global
Quels sont les modes de production d’électricité les plus résilients ?
La production hydro-électrique est impactée par le manque de pluie qui limite le remplissage des barrages: depuis cet été, la Norvège, qui exportait son électricité hydro-électrique vers l’Europe depuis des décennies, doit limiter ses exportations en raison de la sécheresse. Sur tous les continents, des centrales hydro-électriques sont arrêtées ou à faible puissance. [ ici en Chine , 25 août 2022]
La production hydro-électrique est perturbée par le réchauffement en altitude, qui limite l’enneigement des montagnes en hiver, donc le stockage en glaciers, et donc la distribution lente d’eau aux périodes plus chaudes. Les modèles climatiques prévoient la quasi disparition des glaciers d’ici la fin du siècle. En anticipation des sécheresses, il est probable que la gestion annuelle des eaux de barrage privilégie les stockages pour l’alimentation des populations, et pour l’agriculture, mais relègue au second plan l’utilisation pour l’électricité. En Europe, les Alpes sont de plus en plus soumises à cet aléa. C’est par exemple le cas en 2022 sur le bassin qui alimente la région marseillaise, avec une réduction de 60% de la production électrique.
Earth Overshoot Day 2022
28 juillet 2022, La RédactionDepuis 2014, le Sauvage vous signale chaque année la date du jour du dépassement des ressources de la planète (http://www.lesauvage.org/2014/08/overshoot/). C’est l’Earth Overshoot Day calculé par le Global Footprint Network, cette institution d’origine universitaire à l’origine de la notion d’empreinte écologique. Cette année le jour du dépassement est le 28 juillet, nous n’aurions perdu qu’un jour depuis l’an dernier…
Quand la réalité dépasse les prévisions du GIEC
17 juin 2022, La RédactionEn 2014, Evelyne Dhéliat présentait la météo du 18 août 2050 à partir des calculs de Météo France. Pour 2022, nous ne savons pas encore ce que seront les températures du 18 août mais celles du 17 juin semblent dépasser les prévisions les plus pessimistes.
Le méthane en folie
21 avril 2022, Jean-Noël MontagnéC’est au milieu de l’océan Pacifique, loin des pollutions industrielles et urbaines, à 3400 m d’altitude sur le flanc du volcan Mauna Loa à Hawaï, que le NOAA effectue des mesures des gaz à effet de serre sur l’hémisphère Nord.
Quatre Gaz à Effet de Serre (GES) très influents sur le climat y sont surveillés jour après jour:
le dioxyde de carbone (CO2)
l’hexafluorure de soufre (SF6)
et le méthane (CH4).
On ne peut que constater avec impuissance que la concentration de ces GES non seulement augmente mais accélère. Ces graphiques sont les indicateurs les plus fiables de notre réussite ou de notre échec politique global sur le réchauffement. Echec total à l’échelle globale.
Penchons-nous un instant sur l’augmentation de la libération de méthane.
Bien que le méthane ne participe que pour 15% de l’effet de serre, contre 60% pour le CO2, l’accentuation de cette courbe depuis 2007, et surtout depuis 2019, n’est pas rassurante. Le méthane est un gaz qui est beaucoup plus “à effet de serre” que le CO2. Une partie est issue des activités de la biomasse en relation avec le climat, mais les émissions de méthane sont majoritairement dues aux activités humaines, notamment agricoles, aux déchets, puis à l’industrie des combustibles carbonés; notamment à la fracturation hydraulique des roches pour le gaz et le pétrole de schiste, qui libère du méthane sans aucune possibilité de contrôle. Il est singulier de voir qu’après une stabilisation au début des années 2000, une accélération survient dans la même période où la fracturation devient massive aux USA (1).
On s’inquiète aujourd’hui de l’influence de la température, notamment en arctique, sur la libération de méthane enfoui, terrestre(2) ou océanique(3). Les stupéfiants records de température récents en zones polaires, parfois de plusieurs dizaines de degrés supérieurs aux moyennes saisonnières, sont particulièrement préoccupants.
C’est un cercle vicieux. Plus il fait chaud, plus le méthane terrestre et marin est libéré, entrainant une augmentation de l’effet de serre, et donc du réchauffement. C’est une rétroaction climatique, c’est-à-dire, en langage pour le grand public, un effet d’emballement. Dans l’histoire du climat, des études paléoclimatiques basées sur des analyses sédimentaires ont montré l’existence d’emballements thermiques rapides dus à la libération du méthane enfoui. Est-on au début d’un tel phénomène ? l’évolution du méthane sur ces trois dernières années n’est pas rassurante.
GIEC : les solutions
5 avril 2022, La RédactionLe GIEC (IPCC en anglais) vient de sortir le rapport du groupe III qui essaye de proposer aux décideurs les mesures nécessaire pour limiter les dégâts du changement climatique. Pour vous tenir au courant :
-un article de Reporterre “C’est maintenant ou jamais”
– un article au titre optimiste de The Conversation “Rapport du GIEC : diviser les émissions de gaz à effet de serre par deux d’ici à 2030, c’est possible”
– moins facile, l’abrégé du GIEC pour la prise de décision politique (synthesis report for policymakers), “Mitigation of climate changes“, résumé de quand même 37 pages (10 Mb)
– plus technique, le rapport abrégé, 96 p (20 Mb)
– complètement pro, le rapport détaillé, 3675 p (280 Mb)
La crise climatique, la crise des ressources et la démocratie, 2/2
7 janvier 2022, Jean-Noël MontagnéLe citoyen au coeur de la résilience.
Résumé de l’épisode précédent:
Bien que tous les voyants climatiques soient au rouge, que les ressources s’épuisent, que les crises s’amplifient, tout se passe comme si nous essayions d’occulter, consciemment ou inconsciemment, que le monde s’enfonce peu à peu dans un état d’urgence permanent, dans lequel on sait que la démocratie sera bafouée.
Mais tout n’est pas perdu. Si l’on n’a pas toujours réussi à influer par le haut sur les nations ou le monde, il reste réaliste d’agir à l’échelle locale ou à l’échelle de territoires partageant des communs. De l’éco-hameau jusqu’aux bio-régions, en passant par le jardin partagé ou la salle associative, nous voyons que des groupes motivés arrivent à construire des enclaves écologiques et citoyennes, sur des principes de démocratie directe, capables de mieux résister à l’effondrement en cours. L’utopie voulant que ces enclaves s’interconnectent un jour afin de proposer des visions macro-territoriales.