Archive pour la catégorie ‘La Vie brève’

L’Ourobouros…

19 février 2016,

 

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Où l’on voit l’Ourobouros se mordre goulument la queue.

Où l’on voit l’Europouros  s’autodévorer  sous nos yeux,

il finira par en crever!

 

Hors sol…

14 février 2016,

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Pesticides – Herbicides – Bactéricides – Insecticides –
Avicides – Piscicides – Mammaliacides – Homicides…
(à suivre…)

De l’écriture automatique…

30 janvier 2016,

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C’est vers la soixantaine que G. se mit à l’écriture automatique.
L’exercice se déroulait dans le salon d’un pavillon fin de siècle (XIXe) de la banlieue-est, à heures fixes, tous les jours, sauf le week-end. C’était une symphonie Tingelyenne de grincements rauques, de couinements aigus et de grincements jubilatoires tandis que les poèmes sortaient à cadence industrielle.
Les visiteurs, admis en nombre limité, repartaient l’âme vivifiée par le Progrès en action.
Quand G. cessa son activité, faute de successeur, le pavillon fut vendu, la municipalité préempta et l’acheta en vue de créer un musée « d’Art Psychique » où hormis la Machine, seraient exposés un baquet magnétique de Mesmer, un divan avec kilim évoquant le médecin viennois, quelques guéridons tripodes, des photos retouchées de visiteurs de l’Astral en intimité avec Madame Blavasky et plein d’autres curiosités.

Où en est-on?

Guignol and Cie

30 décembre 2015,

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Le Guignol du bois est fermé. Monsieur Personne, le Marionnettiste s’en est allé avec ses pantins.
Son dernier spectateur, un vieil inspecteur des Renseignements Généraux passait là tous ses après-midi, il se nourrissait d’un sandwich au thon/mayo apporté de la maison.
C’était encore la belle saison, des oies cendrées passaient dans le ciel, des mouettes fientaient distraitement en vol, des perruches devenues indigènes pépiaient dans les platanes.

Des évènements survinrent et l’inspecteur fut muté.

Il fit un rapport édifiant de ses journées:  » J’ai vu là, sous les titres anodins de « petit Poucet », de Barbe-Bleue ou de Blanche-neige s’exprimer les vices les plus vils et les passions les plus funestes, des criminels impitoyables, des ogres cannibales, des empoisonneuses, des enfants abandonnés, des vengeances iniques, j’ajoute que les auteurs de ces contes dépravés étaient deux frères allemands ».

Si bien que Monsieur Personne dût faire ses malles et décampa. Lyon, Sienne puis Venise et enfin Naples où il se fît engager au « Piccolo Teatro miracoloso e straordinario » sous le pseudo transparent de Dottore Tiepolo.
Il y écrivit là:   » Vie, Passion et Transfiguration de Pulcinella », un drame lyrique en 365 actes et 52 tableaux sans entracte, qu’il interprétait seul avec ses 20 hétéronymes.

en conclusion

15 décembre 2015,

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Le grand jeu et les vers de terre

15 décembre 2015,

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Ce coup-ci, Georges avait sorti le grand jeu.
Plus tard, il raconta à Odette que les vers de terre, selon les observations de Darwin, manifesteraient « une forme d’intelligence à travers leurs inventions de nouvelles méthodes d’enroulement des fausses feuilles qu’on leur demandait d’enfouir ».*
Cette révélation vertigineuse n’eût pas l’heur de troubler la demoiselle, elle y décela des allusions floues et ne se compromit guère en susurrant : ….Vraiment?

*Une anecdote qui ne rend pas compte de la richesse du petit livre posthume d’Alain Richert, écologiste, créateur de jardins.

« L’envers de l’endroit » éloge de l’incertitude.
édition sens&tonka 2015

La traque

21 octobre 2015,

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C’était son jeu, traquer les moments où il avait vraiment conscience d’être là.
Connaitre les conditions de leur apparition, c’était du plein-temps.
les règles lui échappaient, ça venait comme çà,
avec les taches de la lumière d’automne sur le parquet
ou sur le mur, les ombres mouvantes de l’acacia.

Végétarien

15 octobre 2015,

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 Le jour où Georges devint végétarien

Jardinage en Champagne

5 octobre 2015,

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Il n’est pas rare de trouver dans le jardin des balles et de la mitraille de la guerre de 14. L’aubier des vieux arbres garde en mémoire des éclats d’obus et de shrapnells, on attend qu’ils meurent, comme les anciens combattants.
Georges parcourt les allées, bandes molletières et béret-chasseur.
Tout près, les vignes sur les coteaux et sur le plateau en plein vent, la ferme d’où partaient en reconnaissance les SPAD jaunes, les “vieux Charles” du capitaine Guynemer.