Archive pour la catégorie ‘La Vie brève’

Logomachies

16 juin 2011,

Nous entendîmes une rumeur qui enflait à mesure de notre approche.
La Campagne commençait, des gloseurs semaient des programmes à tous vents. Nous les écoutâmes , d’abord surpris par de fausses audaces, des constructions tarabiscotées, des artifices de vocabulaire et même par des vérités crues.
Mais bientôt, nous ne perçûmes plus qu’un vain et hypnotique bourdonnement de mots ressassés…
Alors, nous sûmes qu’il était temps de réfléchir…

Au vert…

15 juin 2011,

L’air était saturé de salpêtre et de culture.

Dans la salle de bains, au plafond, la peinture pelait, cicatrice du dégât des eaux de l’année passée, le siphon sous l’évier avait été dégorgé, le plombier s’attaquait à la plomberie vétuste, les livres non lus s’amoncelaient en tas branlants et la photocopieuse fidèle depuis quinze ans était hors d’usage…

Il était temps de se mettre au vert, partir à la campagne, pour boucher les fissures du godin, assainir les poutres du bas, retirer des gouttières les feuilles pourries, changer les joints de raccordement du chauffe-eau et porter le matelas moisi  à la décharge…

Exposition “la Vie Brève ” de MAJA

3 mai 2011,

De février 2008 à avril 2011, Daniel Maja a publié sur Internet 550 dessins avec leurs légendes, d’abord quotidiens pendant 365 jours sous le titre « Au jour le jour », les suivants sous celui de « La Vie Brève ».
L’exposition présente une centaine de dessins avec leur texte ,parus sur son blog, des originaux, des dessins marouflés, des esquisses au crayon, des carnets…
C’est à une promenade rêveuse dans ses dessins qu’il nous convie : humour non-sensique, cocasseries poétiques, clins d’oeil littéraires, personnages lunaires ou déjantés aux amours compliquées qu’accompagnent des légendes faussement érudites souvent décalées, aphorismes, haïkus, chansons, faits divers et tranches de vie dérisoires…
A l’occasion de cette exposition,un catalogue a été édité ( 36 pages- format 21x 29,7) avec une préface de Janine Kotwica.

Dessinateur de presse et illustrateur, il a travaillé pour de nombreux journaux et magazines français et internationaux dont  Le Sauvage, Le Monde, Le Magazine Littéraire, Lire,, Le Nouvel Obs, l’Expansion, The New-Yorker…

Du 28 avril 2011 au 28 mai 2011

à l’Espace Culturel André Malraux (ECAM)  2 place Victor Hugo 94270 Le Kremlin-Bicêtre
Metro ligne 7 : Kremlin-Bicêtre
Tél. 01 49 60 69 42

Egyptiade

29 avril 2011,

La Révolution terminée, Georges Flobère partit en croisière. Au bord du Nil, il assista à un charmant spectacle lyrique et hiéroglyphique, il prit quelques photos qui, bien que floues, aujourd’hui valent une fortune.

Petit précis d’exotisme

28 avril 2011,

Reprint Le Sauvage, n° 9-10, août-septembre 1991

par l’ethnologue Jacques Meunier

Ethnologie : poser des tables d’écoute sur des sociétés sans téléphone

Poésie : avec quatre mots fabriquer un fléau contre la bêtise

Paludisme : connaissance tremblée de l’Amazonie

Vieillir : mettre son enfance en quarantaine

Prose : mise à plat des aphorismes verticaux (suite…)

quelques degrés de plus…

7 avril 2011,

Depuis qu’est attestée l’inéluctabilité de la fonte des pôles, la disparition totale de la banquise et la hausse du niveau des océans, nos stages de “marche sur échasses” sont en progression spectaculaire ces derniers mois, celle-ci devrait se poursuivre ces prochaines années avec un développement prometteur à l’international…

Incubation…

2 avril 2011,

Edouard Lear  et quelques autres tentèrent de réactiver l’esprit des thérapies antiques, on dormait à même la terre, les songes venaient par incubation…

Au matin, on interprétait les rêves, pieds-nus non lavés comme autrefois les prêtres d’Asclépios …Les diagnostics étaient obscurs et incertains, on repartait l’âme songeuse et poétique, pleine de frissons chtoniens…

C’est dans ces dispositions que Georges fit connaissance de la belle Hélène aux nattes blondes, venue en curieuse et repartie en couple…

Exultate 131

30 mars 2011,

Tout fichait le camp, le césium 137, les emplois, les oies sauvages, les abeilles, le latin, la dette publique, le kilowatt/heure, le café, la couche d’ozone….
Georges avait alors des joies subites, des exultations océaniques, des jubilations explosives, il célébrait la Création, le mouvement des nuages, la respiration des marées, la Danse de la Vie…
Peut-être que l’iode 131 venu de la mer l’excite un brin…

A l’écart…

8 mars 2011,

Le monde entra en convulsions. On pronostiqua à tors et à travers, les prophètes médiatiques vaticinaient, les voiles se déchiraient, la vérité crue éclairait les arrières-cours, les culs de basses-fosses et de basses-oeuvres.
Certains, parmi les meilleurs s’ensauvagèrent, d’autres se  retirèrent, hors des villes, dans des monastères, cultivant l’amitié et un épicurisme bien tempéré. Ceux-là, sur les pentes du Monte-Véritas dansaient tout nus au soleil, ceux-ci bêchaient leur jardin et élevaient des oiseaux-chanteurs…
Georges pérégrinait de ci de là, comme il avait l’humour taoïste, il réjouissait ses hôtes d’histoires saugrenues dont le sens profond  se révélait bien après son départ…