Archives d’un auteur

Climat : on écrit au Sauvage

17 mai 2021,

Sujet: Evolution du climat – Emission de CO2
Message: Messieurs, Je m’intéresse — avec une réelle inquiétude — aux risques que les émissions de CO2 font courir à une évolution non maitrisée du climat. J’ai pris connaissance de votre site et je ne comprends pas votre ligne de pensée sur ce sujet. Vous parlez de l’ « urgence climatique » et vous faite le lien avec la politique française et son non-respect de ses engagements de réduction d’émission de CO2 dans le cadre de la neutralité carbone en 2050. Ce non-respect est évidemment condamnable puisqu’il s’agit d’un engagement mais d’après vous, est-ce vraiment le vrai sujet pour résoudre notre terrible problème climatique ? Je ne suis pas un spécialiste comme vous mais je note que les émissions de CO2 dans le monde sont de 34,2 Md de tonnes en 2019. Les émissions de la France ne représente que 0, 30 Md de tonnes soit 0,88% des émissions mondiales. Il me semble donc que le sujet n’est celui de la France. Par contre, le Chine émet 9,5 Md de tonnes de CO2 soit 27,8 % des émissions mondiales. De plus, il semble que les deux tiers de la croissance des émissions de CO2 depuis une vingtaine d’années viendraient de la Chine. Ne pensez vous pas que l’urgence aujourd’hui concerne tout le monde mais n’y aurait-il une hiérarchie…La Chine ne serait-elle pas en tête de liste ? Vous qui êtes des spécialistes, pourquoi n’en parlez-vous jamais ? Mais peut être fais-je des confusions et des contre sens. Pouvez-vous alors m’éclairer ? Je vous en remercie Cordialement    T.M.

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Bonjour,
Merci de lire Le Sauvage et bravo pour votre préoccupation climatique, même si nous pensons qu’il vaut mieux agir avec nos petits bras sans attendre que les autres commencent.
Rassurez vous, nous ne sommes pas des spécialistes mais des citoyens qui s’intéressent à l’avenir et nous croyons d’ailleurs qu’il ne faut jamais laisser le dernier mot aux spécialistes. Selon les sources gouvernementales françaises, qui n’ont pas intérêt à gonfler ces chiffres, l’empreinte carbone serait plutôt de 0,66 Md de tonnes soit plus du double de votre chiffre. Selon les données du GIEC rapportées par Céline Guivarch en France l’émission locale par personne est de 6,6 t/an, qui deviennent 11t/an si l’on tient compte des importations. Rapporté à l’ensemble de la population française on obtient environ 0,74 Md de tonnes. La raison de cette différence est donc que plus de la moitié de notre consommation se fait hors de nos frontières. La croissance rapide des émissions de la Chine est en partie due à ce qu’elle exporte ce que nous importons (regardez ce qui est écrit en petits caractères sur les objets manufacturés du supermarché : Made in …). Elle est aussi due à l’enrichissement du pays, par la fameuse croissance économique et il est vrai que si la tendance ne s’inverse pas, les chinois vont bientôt émettre par personne autant que les français. Merci de nous donner l’occasion de le dire !
Vous nous demandez, peut-être sincèrement, pourquoi nous diffusons des informations sur l’attitude de la France vis à vis des émissions de CO2 et pas sur la Chine. Pourquoi en quelque sorte nous pensons global et agissons local. (suite…)

Pour les arbres, la forêt

16 mai 2021,

Tribune : pour des Etats Généraux de l’arbre et de la forêt
Un arbre, ce n’est pas que du bois. Une forêt, ce n’est pas que des arbres.
Ils sont une part essentielle de notre avenir. Nous proposons de partager et de construire ensemble à leur sujet une vision nouvelle, une pratique responsable, à la hauteur des bienfaits qu’ils nous apportent et de leur place sur la terre.
Sous les pressions conjuguées de la recherche effrénée de purs produits financiers, du court-termisme dominant, d’une vision essentiellement gestionnaire voire prédatrice de la nature, nous sommes en train de détruire une partie essentielle du monde vivant, née il y a 380 millions d’années, les forêts et particulièrement les plus anciennes.
Un consumérisme étroit et sans cesse accéléré, un affaiblissement constant de la recherche et de l’enseignement des sciences naturelles nous font perdre de vue leur place fondatrice, leur beauté, le rôle fondamental qu’elles ont joué et continuent de jouer pour notre humanité qui en est issue. Nous en avons des approches réductrices, partielles. Les savoirs sur la forêt sont négligés sinon méprisés.
Les efforts positifs déployés ici ou là restent bien insuffisants.
Les questions posées sont multiples et engagent les réflexions d’une grande pluralité d’acteurs. Parmi beaucoup d’autres :
• Quels rapports sont les nôtres aujourd’hui avec les arbres et les forêts ? Que voudrions-nous qu’ils soient demain pour nous-mêmes, nos sociétés ?
• Quelle place pour les arbres et les forêts dans la lutte contre l’érosion de la biodiversité, contre les effets du changement climatique ?
• Ne devrions-nous pas établir une limite nette, jusque dans les termes, entre « forêts » et « plantations d’arbres » ? Comment ? Quelles articulations ?
• Est-il nécessaire que toutes les forêts soient exploitées pour leurs bois et ouvertes à la chasse ? Comment s’organiser ensemble ?
• Nos besoins en bois et en papier ne peuvent-ils être intégralement couverts par les plantations d’arbres, afin que les forêts puissent être laissées en « libre évolution » ?
• Nos forêts doivent elles dépendre seulement du ministère de l’Agriculture ? Devraient-elles s’articuler avec le Ministère de la Transition Écologique et des Solidarités ?
• Les enseignements de foresterie accordent-ils une place suffisante – et suffisamment positive – à la libre évolution et à la forêt primaire ?
• etc.
Il est urgent de changer de regard, de méthode et de pratiques.
La suite ici …

Climat

6 mai 2021,

Déjà 629 organisations ont répondu à notre appel unitaire

Pendant qu’ils avancent à reculons, nous marchons partout en France !
Alors que les débats sur la loi Climat et Résilience viennent de prendre fin à l’Assemblée nationale, nous constatons que le texte, déjà initialement bien en deçà de ce qu’il faudrait pour atteindre les objectifs de réductions des émissions de gaz à effet-de-serre que la France s’est fixés, a encore été raboté par les députés. Malgré l’ambition affichée de « grand texte du quinquennat » et après à peine deux semaines de débats dans l’Hémicycle, cette loi ne sera de toute évidence pas à la hauteur de l’amorce du plan de changement systémique fourni par les 150 de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), et encore moins à la hauteur de l’urgence climatique. Le gouvernement avait pourtant l’opportunité de marquer un véritable tournant dans sa politique pour que la France traduise enfin en mesures concrètes son engagement pris lors de l’Accord de Paris en 2015. Force est de reconnaître que le travail de sape des lobbies a porté ses fruits.
Cette loi aurait pu être l’instrument d’une réorganisation de notre société en donnant les moyens à tous les citoyens et citoyennes de vivre dignement en préservant la planète, et donc notre avenir. Elle aurait pu être l’instrument clé de régulation pour faire payer les plus gros pollueurs et réduire la pression exercée sur les plus précaires, déjà les plus impactés par les effets du dérèglement climatique. Elle aurait pu anticiper la reconversion des emplois des secteurs les plus polluants et la création d’emplois dits « verts ».
Cette loi devient le symbole du crash de la politique climatique d’Emmanuel Macron. (suite…)

Convention citoyenne pour le Climat = 10 %

2 avril 2021,

Enquête de Gaspard d’Allens, Nicolas Boeuf et Léa Dang (Reporterre)
Convention pour le climat : seules 10 % des propositions ont été reprises par le gouvernement

Que sont devenues les 149 propositions de la Convention citoyenne, alors que la loi Climat est en cours d’examen à l’Assemblée ? Reporterre a enquêté sur chaque réponse du gouvernement. Résultat : seules 15 propositions ont été retranscrites. Le détail en infographie, secteur par secteur.
Droit dans son costard, le président de la République l’assurait. C’était sa promesse de départ : « Ce qui sortira de cette Convention, je m’y engage, sera soumis sans filtre soit au vote du Parlement, soit à référendum, soit à application réglementaire directe », annonçait Emmanuel Macron en avril 2019, juste avant le lancement de cette expérience démocratique inédite.
Deux ans plus tard, alors que le projet de loi Climat est en cours d’examen à l’Assemblée nationale, le retour au réel est âpre. Le gouvernement a anéanti le travail réalisé par les membres de la Convention citoyenne. Son texte de loi qui devait concrétiser leurs propositions a été vidé de sa substance ; une réponse à l’image de la politique environnementale d’Emmanuel Macron qui, comme Reporterre le révélait dans une précédente enquête, se traduit par 89 mesures négatives prises depuis 2017.
Contre l’évidence d’un texte de loi dénaturé et décrié par tous, l’exécutif se gargarise de grands mots. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, martèle qu’il n’y a eu « aucune baisse d’ambition ». Mieux, cette loi s’inscrirait, selon elle, dans « les textes fondateurs de notre République » et serait « une première mondiale ».
Devant la Commission spéciale, à l’Assemblée nationale, elle ajoutait que « s’il y a eu des bougés par rapport à ce que voulait la Convention citoyenne, ce n’est certainement pas pour en changer l’esprit mais pour faire en sorte que l’on puisse le mettre en œuvre de la manière la plus efficace possible ».
Ces propos ont aiguisé notre curiosité. Reporterre a voulu savoir ce qu’étaient devenues, concrètement, les 149 propositions de la Convention citoyenne. Nous les avons examinées une à une, en étudiant à chaque fois les réponses du gouvernement, qu’elles soient d’ordre législatif ou réglementaire, et en interrogeant de nombreux spécialistes dans chaque secteur (logement, agriculture, mobilité, etc.).
Le résultat est sans appel. Il vient faire écho à la réaction des membres de la Convention lors de leur dernière session en février. Appelés à se prononcer sur la manière dont le gouvernement reprenait ou pas leurs mesures, ils lui avaient délivré une note sévère de 3,3 sur 10.
Avec le recul, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’avaient pas tort. D’après nos recherches, 90 % des propositions n’ont pas été reprises par l’exécutif. Cela représente tout de même 134 mesures sur les 149. Seulement 15 ont été retranscrites telles quelles par le gouvernement, dans le respect du « sans filtre ».

(suite…)

28 mars pour une vraie loi climat

27 mars 2021,

Déjà 619 organisations ont répondu à notre appel unitaire.

Le projet de loi « Climat et résilience », discuté à l’Assemblée nationale, est le dernier texte du quinquennat consacré à l’environnement. En l’état, il est très loin de l’ambition requise pour répondre à l’urgence écologique et atteindre les objectifs que la France s’est fixée. De nombreuses organisations, mais aussi le Haut Conseil pour le Climat, le Conseil national de la transition écologique et le Conseil économique, social et environnemental l’ont affirmé à de nombreuses reprises.
Le gouvernement, après s’être renié sur de nombreux sujets et avoir été reconnu coupable d’inaction climatique, a mis de côté ou considérablement amoindri les propositions de la Convention citoyenne pour le climat que cette loi était censée reprendre.
Les député.es, qui débattront du projet de loi en séance plénière à partir du 29 mars, doivent à présent prendre leurs responsabilités, notamment :
• en renforçant les articles du projet de loi dans le sens d’une plus grande ambition écologique, notamment s’agissant de la rénovation thermique des bâtiments, de la réglementation de la publicité et de l’utilisation des engrais azotés, du recours aux menus végétariens dans la restauration collective, de la lutte contre l’artificialisation des sols, de la limitation des vols intérieurs en avion ou la responsabilité climat des grandes entreprises.
• en renforçant les articles du projet de loi dans le sens d’une meilleure prise en compte des aspects de justice sociale afin de rendre la transition écologique accessible à toutes et tous
Le 28 mars, veille de l’examen du projet de loi, nous nous mobiliserons ensemble pour dénoncer son manque d’ambition et les manœuvres qui tentent de l’affaiblir, exiger une vraie Loi Climat à la hauteur de l’urgence écologique et défendre les mesures des 150 membres de la Convention citoyenne pour le Climat.
Signez l’appel maintenant

Vaccins

20 mars 2021,

Tiens ! On peut maintenant discuter rationnellement de la vaccination ?, par Alain Lipietz

La décision du Président de la République de suspendre la vaccination AstraZeneca eut au moins un mérite : la vaccination ça se discute, ça s’argumente, ce n’est pas un totem, un impératif catégorique. Les anti-vax peuvent avoir, dans certains cas, raison. Vieux débat français alimenté par les meilleurs esprits depuis les Lumières, et non par des timbrés complotistes vaguement Gilet Jaune.
   Première étape, donc : le Siècle des Lumières. Des éleveurs de l’empire ottoman et du Dorset remarquent que la vaccine, maladie de la vache généralement bénigne pour l’homme, immunise contre la variole, terrible maladie. Le mathématicien suisse Daniel Bernouilli, premier théoricien de la « mesure du risque », rassemble assez de statistiques allemandes pour mesurer les risques relatifs de ces deux maladies et en conclure qu’il est rationnel de s’inoculer la vaccine, résultat publié en 1766.
 Il est aussitôt contré par le grand philosophe et mathématicien des Lumières françaises, Nicolas de Condorcet. Qui réfute d’abord Bernouilli sur un point technique : il a oublié de prendre en compte l’espérance de vie en bonne santé. Mais surtout, il invoque l’objection libérale : chacun doit rester libre des risques qu’il prend. Eh oui, le démocrate, féministe, anti-esclavagite et rationaliste Condorcet, célébré par l’égérie du républicanisme le plus classique, Élisabeth Badinter, est le père des anti-vax. Louis XVI entend le débat et, au nom du principe du « double corps du Roi », se vaccine en public, car incarnant la Nation dans ses espérances statistiques. (suite…)

Soulèvements

26 février 2021,

Soulèvements de la Terre

Appel à reprendre les terres et bloquer les industries qui les dévorent

Nous sommes des habitant·es en lutte attachés à leur territoire. Nous avons vu débouler les aménageurs avec leurs mallettes bourrées de projets nuisibles. Nous nous sommes organisé·es pour défendre nos quartiers et nos villages, nos champs et nos forêts, nos bocages, nos rivières et nos espèces compagnes menacées. Des recours juridiques à l’action directe, nous avons arraché des victoires locales. Face aux bétonneurs, nos résistances partout se multiplient.

Nous sommes des jeunes révolté·es qui ont grandi avec la catastrophe écologique en fond d’écran et la précarité comme seul horizon. Nous sommes traversé·es par un désir croissant de déserter la vie qu’ils nous ont planifié, d’aller construire des foyers d’autonomie à la campagne comme en ville. Sous état d’urgence permanent, nous avons lutté sans relâche contre la loi travail, les violences policières, le racisme, le sexisme et l’apocalypse climatique.

Nous sommes des paysan·nes. La France n’en compte presque plus. Avec ou sans label, nous sommes les derniers qui s’efforcent d’établir une relation de soin quotidien à la terre et au vivant pour nourrir nos semblables. Nous luttons tous les jours pour produire une nourriture saine à la fois financièrement accessible et garantissant une juste rémunération de notre travail.

Parce que tout porte à croire que c’est maintenant ou jamais, nous avons décidé d’agir ensemble. (suite…)

Lettre ouverte à Emmanuel Macron

12 février 2021,

Lettre ouverte à Emmanuel Macron et aux parlementaires : 110 organisations de la société civile appellent à plus d’ambition pour la loi climat et résilience
Grâce à l’Affaire du Siècle, la justice vient de reconnaître que l’État a commis une « faute » en ne respectant pas ses objectifs climatiques. Aujourd’hui plus de 100 organisations de tout horizon interpellent au sein d’une lettre ouverte le chef de l’Etat et les parlementaires pour revoir à la hausse l’ambition du projet de loi climat.
Monsieur le Président de la République,
Vous avez initié une démarche innovante au travers de la Convention Citoyenne pour le Climat visant à associer les citoyens à l’évolution de la loi pour tenir nos engagements climatiques dans un esprit de justice sociale.
Alors que les propositions des citoyens devaient être retranscrites dans la loi, force est de constater que le compte n’y est pas. L’étude d’impact accompagnant le projet de loi tiré de la Convention Citoyenne reconnaît ainsi que les mesures proposées ne permettront pas, en l’état, de tenir les objectifs de baisse d’émissions de 40 % à horizon 2030. Et ce, alors que cette cible est déjà en elle-même insuffisante compte tenu du nouvel objectif de -55 % adopté en décembre dernier à l’échelle de l’Europe. (suite…)

L’État condamné à 1€ dans l’Affaire du siècle

3 février 2021,

L’Etat reconnu responsable de manquements dans la lutte contre le réchauffement climatique

Par un jugement du 3 février 2021, le tribunal administratif de Paris reconnaît l’existence d’un préjudice écologique lié au changement climatique. Il juge que la carence partielle de l’État français à respecter les objectifs qu’il s’est fixés en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre engage sa responsabilité.

En mars 2019, les associations de défense de l’environnement Oxfam France, Notre Affaire à tous, Fondation pour la Nature et l’Homme et Greenpeace France ont introduit quatre requêtes devant le tribunal administratif de Paris afin de faire reconnaître la carence de l’État français dans la lutte contre le changement climatique, d’obtenir sa condamnation à réparer non seulement leur préjudice moral mais également le préjudice écologique et de mettre un terme aux manquements de l’État à ses obligations.

Après avoir jugé que l’action en réparation du préjudice écologique, prévue par le code civil, était recevable et ouverte contre l’État, le tribunal a estimé que l’existence d’un tel préjudice, non contestée par l’État, se manifestait notamment par l’augmentation constante de la température globale moyenne de la Terre, responsable d’une modification de l’atmosphère et de ses fonctions écologiques. Les juges ont ensuite examiné s’il existait un lien de causalité entre ce préjudice écologique et les différents manquements reprochés à l’État en matière de lutte contre le changement climatique. Ils ont retenu que l’État devait être regardé comme responsable d’une partie de ce préjudice dès lors qu’il n’avait pas respecté ses engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

S’agissant de la réparation du préjudice écologique, le tribunal a souligné qu’une telle réparation s’effectue prioritairement en nature, les dommages et intérêts n’étant prononcés qu’en cas d’impossibilité ou d’insuffisance des mesures de réparation. Il a rejeté pour ce motif les conclusions des associations requérantes tendant à la réparation pécuniaire de ce préjudice.

En revanche, le tribunal a considéré que les requérantes étaient fondées à demander la réparation en nature du préjudice écologique causé par le non-respect des objectifs fixés par la France en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Afin de déterminer les mesures devant être ordonnées à l’État pour réparer le préjudice causé ou prévenir son aggravation, les juges ont prononcé un supplément d’instruction, assorti d’un délai de deux mois.

Enfin, le tribunal a estimé que les carences fautives de l’État dans le respect de ses engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique portaient atteinte aux intérêts collectifs défendus par chacune des associations requérantes. Il a ainsi condamné l’État à verser aux associations Oxfam France, Notre Affaire à tous, Fondation pour la Nature et l’Homme et Greenpeace France la somme d’un euro demandée par chacune en réparation de leur préjudice moral.

Lire le jugement n° 1904967-1904968-1904972-1904976

fin du communiqué du Tribunal administratif

Comme notre titre peut sembler défaitiste, si vous voulez voir le verre à moitié plein, prenez un petit moment pour cette vidéo :https://www.youtube.com/watch?v=WTLIYbsnEP8&feature=youtu.be. On peut y ajouter le communiqué du site l’Affaire du siècle :

C’est avec beaucoup d’émotion que nous vous écrivons ce mail aujourd’hui : deux ans après la mobilisation incroyable qui a porté l’Affaire du Siècle, nous avons gagné ! La justice vient de reconnaître que l’inaction climatique de l’État est illégale, que c’est une faute, qui engage sa responsabilité.

C’est une victoire historique pour le climat ! Et cette victoire, c’est grâce à vous, grâce aux 2,3 millions de personnes qui soutiennent l’Affaire du Siècle. Avec ce jugement extraordinaire, dès aujourd’hui, des victimes directes des changements climatiques en France vont pouvoir demander réparation à la France. L’État va donc faire face à une pression inédite pour enfin agir contre les dérèglements climatiquesEt maintenant ?

(suite…)