Avec tous les voeux du Sauvage
Archives d’un auteur
La dernière Chronique
12 mai 2019, Daniel MajaDevant la fenêtre…
1 avril 2019, Daniel Maja
Il pense à des riens, à la façon qu’ont les nuages de se mêler, de se dissoudre, de se métamorphoser, il constate simplement.
Puis il pense à l’herbe tiède et à la mousse humide de rosée sur lesquelles il marchait pieds nus.
Il se souvient d’une photo de Doisneau où Picasso observe une mante religieuse qui s’agrippe au bout de ses doigts.
Il pense à l’orvet enroulé qu’il vient de découvrir en soulevant une plaque d’herbe qui prestement fuit en glissant, un bref éclat vif-argent.
La Langue des oiseaux
18 mars 2019, Daniel MajaLe hasard d’un voyage d’agrément m’avait amené près de Konya. Mon Hôte d’alors me fit comprendre qu’un évènement important allait advenir. Un concert ornithologique devait avoir lieu à l’écart de la ville. C’est là que je fis la connaissance de Mehmet, il était attendu par l’assemblée, dont je sus plus tard être composée de soufis. Il apparut comme un prince, des aides portaient des cages. Puis ce fut, aux dires des initiés une « Conférence des Oiseaux », tour à tour chantèrent la Huppe fasciée, les canaris, les rossignols, des perroquets récitèrent des poèmes, un paon blanc brailla. Je ne sais si le Simurgh entendit leurs appels, peut-être même vint-il au cours de la nuit…
Le lendemain, Mehmet m’accorda une entrevue, il était descendant des Sabbatéens, ces juifs qui s’étaient convertis à l’Islam à l’instar de leur Prophète Sabbatai Tsevi au 17ème siécle, il appartenait aussi à une confrérie soufi. Sa conversation était à la fois profonde et moqueuse, alternaient des vers de Rûmî et des histoires de Nasreddin.
De l’eau fraiche, des baklavas, des tchourtchkhelas aux noix, et cet admirable ayva tatlisi aux coings, le Paradis…
Le retour de Pan
4 mars 2019, Daniel Maja
Chez Marcel, il y a longtemps qu’on ne parlait plus de Lui, on ne demandait plus de ses nouvelles depuis qu’un certain Plutarque, qui le tenait d’un nommé Thamous, un marin égyptien, nous avait annoncé que « le Grand Pan était mort »
Et puis, voilà que ce matin de printemps, il était revenu, c’est nous qui n’en revenions pas.
S’accoudant au comptoir, Il se mit à tout nous raconter…