par Alain Hervé
Regardons le.
Curieux personnage, sympathique, intelligent, honnête, bien dans sa peau, bien dans sa tête. Une tête d’inspecteur des finances formatée à l’Ecole Nationale d’Administration, dite ENA. Les cicatrices de soixante et onze ans de vie parfaitement invisibles. Du long séjour méditatif au Canada, pas de trace. Un homme en pleine possession de ses capacités, qui ne se laisse pas impressionner par les journalistes qui l’interrogent. Leur renvoyant leurs maladresses, leurs imprécisions. Les roulant dans la farine.
Sans démagogie, sans dissimulation exprimant avec crudité son programme de droite de gouvernement de la France.
Il s’agit en priorité de recréer le plein emploi. Pour y parvenir redonner au patronat toutes les facilités de produire à moindre coût pour redevenir compétitif sur le marché international. En somme réinventer les trente glorieuses : produire, consommer, comme si les Français n’avaient pas vécu, souffert, rêvé, inventé… depuis cette époque.
Comme si les Français étaient encore ceux de la déportation des paysans vers les villes. Comme si les Français étaient encore ceux d’avant les flux migratoires. Comme si les menaces climatiques annoncées n’étaient pas entendues. Comme si la prise de conscience écologique ne bouleversait pas toutes les perspectives sociales et économiques. Comme si la guerre d’Algérie n’était arrivée aujourd’hui sur le territoire métropolitain. Comme si la France n’était pas encombrée de près de cinquante réacteurs nucléaires vieillissants qu’il va falloir rénover ou démanteler pour des sommes faramineuses.
On se croirait revenu à la brillance intellectuelle de Giscard d’Estaing.
Alors faut il voter pour lui ? Pour éviter la guerre civile ? Pour retrouver le plein emploi ? Pour éviter les délires populistes ? les menaces fascistes ?
Probablement nous n’avons pas le choix.
Nous nous retrouvons dans la même situation qu’en 2012. Il faut supposer que l’homme que l’on va porter au pouvoir va s’entourer de gens intelligents. J’imagine Nathalie Kosciusko-Morizet, Nicolas Hulot, Michelle Rivasi… Je rêve. J’imagine que l’homme est assez intelligent pour comprendre l’urgence des problèmes du monde sur lequel il va devoir intervenir. Je rêve.
A.H.