A l’initiative du collectif Scientifiques en rébellion, 600 scientifiques, dont des co-auteur·es des rapports du GIEC, demandent, dans une tribune à « l’Obs », aux membres du conseil d’administration de BNP Paribas de prendre leurs responsabilités face à la catastrophe écologique en cours en cessant tout soutien à l’ouverture de nouveaux gisements pétroliers et gaziers.
“Nous sommes des scientifiques alarmé·es par la catastrophe écologique en cours et plus encore par la faiblesse des actions mises en place pour en limiter l’ampleur, alors que les risques sont connus, clairement évalués, et menacent l’ensemble des sociétés humaines et des écosystèmes. Certain·es parmi nous ont contribué aux rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ou sont spécialistes des questions climatiques. Nous vous écrivons aujourd’hui pour vous rappeler solennellement qu’un grand pouvoir implique une grande responsabilité : vous occupez un poste où vous pouvez jouer un rôle majeur face au changement climatique.
La synthèse des études scientifiques est très claire : respecter l’Accord de Paris impose de laisser la majorité des énergies fossiles encore disponibles dans le sol et de ne plus ouvrir de nouveaux gisements en dehors de ceux déjà en exploitation. Ainsi, l’Agence internationale de l’énergie a annoncé en 2021 qu’« il n’y a aucun besoin d’investir dans des nouvelles sources d’énergies fossiles dans notre trajectoire Net zéro » ; le groupe d’experts de haut niveau des Nations unies affirme dans son rapport de novembre 2022 que le « Net zéro est incompatible avec la poursuite des investissements dans les énergies fossiles » ; le dernier rapport du GIEC va également dans le même sens.
Les arguments déployés par les compagnies pétro-gazières pour contester ce consensus scientifique sont légion, mais aucun d’entre eux n’est recevable : nous vous demandons d’être à l’écoute des scientifiques, et non pas d’acteurs qui continuent contre vents et marées leur politique de fabrique du doute afin de maintenir le statu quo, comme cela a été clairement relevé dans les rapports du GIEC.”