Une publication sur les modélisations du climat futur en France vient de sortir ces derniers jours, avec des résultats extrêmement préoccupants. L’étude présente d’abord un affinage du réchauffement climatique terrestre en France depuis la moyenne des températures 1900-1930, qui est de 1,66°, puis présente des modélisations pour les 80 prochaines années.
La méthode
L’équipe composée de chercheurs de Météo France et du CNRS, Université de Toulouse, a utilisé une méthodologie d’analyse qui permet d sur la France. Le principe est de comparer des modèles avec les mesures afin d’affiner la modélisation du climat futur. Ce que l’on appelle “contrain“. Cette méthode permet de réduire les incertitudes, et permettra également d’obtenir de meilleures ions à l’échelle régionale.
En prenant des mesures de températures moyennes fiables et représentatives du sol hexagonal depuis le début du XXème siècle, et appliquant cette méthodologie, l’étude révise à la hausse les prévisions climatiques pour les années à venir.
Extraits
Voici un extrait du résumé de l’étude publiée ce mois ci dans la revue Earth System Dynamics.
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Sur la France métropolitaine, le réchauffement forcé en 2020 par rapport à 1900-1930 est évalué à 1,66° [1,41 à 1,90] ◦C, c’est-à-dire dans la fourchette supérieure des estimations du CMIP6 [ NDLR: modélisations du dernier rapport du GIEC], et est presque entièrement d’origine humaine.
Une vue affinée de la saisonnalité de ce réchauffement passé est fournie par les normales climatiques quotidiennes mises à jour.
Le réchauffement prévu en réponse à un scénario d’émission intermédiaire est évalué à 3,8 ◦C (2,9 à 4,8 ◦C) en 2100 et s’élève à 6,7° [5,2 à 8,2] ◦C dans un scénario d’émissions très élevées, c’est-à-dire sensiblement plus élevé que dans les ensembles précédents de simulations mondiales et régionales.
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Précisons que la consommation d’énergies fossiles, nos émissions de gaz à effet de serre,
Le réchauffement amplifié en été
Entre 1947 et 2020, l’analyse révèle que le réchauffement observé n’est pas uniforme au cours de l’année. L’hiver et l’automne sont soumis à un réchauffement moindre, généralement autour de 1,4°C, avec un réchauffement minimum constaté à la fin de l’hiver.
En revanche, l’été a connu un réchauffement renforcé, d’environ 1,8°C, qui culmine autour du 1er juillet à environ 1,9°C. Cette valeur maximale au début de l’été est environ 30 % plus élevée par rapport à la moyenne annuelle, ce qui suggère que l’amplification du réchauffement estival, également observée par les modèles, est très importante.
L’étude montre également l’importance des aérosols dans les variations climatiques, les poussières industrielles ou naturelles (volcanisme) ayant un rôle significatif dans les variations de l’effet de serre.
Enfin, l’étude met en lumière une possible augmentation de la pluviométrie hivernale dans les années à venir, ainsi qu’une sècheresse estivale encore plus importante.
L’étude est disponible ici