Sous le titre : Un revenu universel sur une planète «en faillite» ?
un article de Christelle de Crémiers, Enseignante en master2 d’économie et finance, élue régionale et municipale écologiste et Philippe Bihouix , Ingénieur
Le revenu universel a des qualités indéniables. Au moins théoriques : il permet de concevoir la déconnexion entre croissance et emploi et de retrouver le lien entre économie et réalité physique d’un monde aux ressources limitées.
Le revenu universel a émergé dans la campagne présidentielle. Si l’idée interpelle, c’est qu’elle remet en cause le lien entre croissance et emploi. Elle vient bousculer la pensée économique dominante, qui peine, il est vrai, à expliquer les désordres du monde, et surtout à proposer des pistes pour construire l’avenir.
L’invocation de la croissance au nom de l’emploi fait partie des impensés de notre société. Politiques, économistes et médias y font référence malgré le caractère très théorique de cet axiome. Que ce soit par incompréhension, résignation ou habitude, toujours est-il que, jusqu’à cette présidentielle 2017, la remise en cause n’avait pas atteint le seuil du débat public.
Que nous dit la théorie économique classique enseignée dès la classe de seconde ? La même chose qu’Emmanuel Macron, Pierre Gattaz et d’autres nous rappellent : la croissance économique doit revenir, car elle seule peut apporter le plein-emploi. Il suffirait pour cela de laisser aux entrepreneurs la complète liberté pour aller chercher les «relais de croissance» que sont la mondialisation accrue avec les traités de libre-échange (Ceta, Tafta), l’économie numérique, les biotechnologies, le développement durable, la création de nouveaux services technologiques…
Pourrons-nous tous devenir concepteurs de robots, développeurs d’applications ou analystes Big Data, et ce dans une concurrence internationale exacerbée ? Ou bien faut-il croire au contraire, …