par Charles Ribaut. En écho à l’article de Christophe Chelten ci-dessous je me suis souvenu de mon attente au lendemain des élections présidentielles de 1981. Je n’ai (vraiment) pas été déçu d’avoir voté Mitterrand (au second tour quand même) parce que j’en attendais l’arrêt des bavures policières. Pour les moins de cinquante ans, je rappellerai deux fait qui m’ont marqué. En réaction à l’annonce du ministre de l’Intérieur de lancer la semaine du commissariat le plus fleuri, le Canard Enchaîné avait suggéré une semaine du commissariat sans pendu. A cette époque moins civilisée, les personnes interpellées avaient contracté la fâcheuse habitude de se pendre lors de leurs gardes à vue. La deuxième anecdote concerne un citoyen innocent abattu à bout portant au travers du pare-brise de sa voiture, à l’arrêt. Il s’appelait Claude François, un nom rendu célèbre par une vedette de la chanson, c’est comme cela que je l’ai retenu. Sa voiture avait été volée, portée sur le fichier de la police mais pas effacée de ce fichier quand elle avait été retrouvée. Son erreur a été d’essayer de fuir quand il a été pris en chasse par une voiture de police banalisée.
J’ai voté Hollande (au second tour), mais l’alternance s’est faite cette fois vers un accroissement de la violence policière, sur des cibles non menaçantes, ou avec des provocations orchestrées par les pouvoirs publics ; l’exemple de la mort de Rémi Fraisse est encore en mémoire, mais d’autres faits moins dramatiques ont été relevés sur notre site, comme l’interpellation musclée d’une septuagénaire qui protestait contre l’abattage d’arbres ou les policiers jouant le rôle de casseurs. Le monopole de la violence doit rester à l’Etat dit “de droit” mais cela exige en contrepartie une déontologie dont on peut déplorer l’absence.