par Christophe Chelten,
Passant par Paris, je réalise à quel point la voiture a conquis la ville. A quatre ou deux roues. Paris leur appartient
Les hommes y sont tolérés, s’ils se montrent discrets. Les carrosses noirs, à vitres fumées, (une dangereuse absurdité), du pouvoir économique et les besogneuses voitures prolétaires des banlieues occupent de leurs mètres carrés, presque vides, l’essentiel de l’espace disponible pour trimbaler les privilégiés.
Les piétons sont refoulés sur d’étroits trottoirs où ils jouent aux sardines en boite. Sinon ils ont le choix entre le métro cavernicole ou les bus aléatoires et sans suspension. Traverser la cour du Louvre en bus est une expérience traumatisante pour la colonne vertébrale.
Les voitures accaparent la plus grande part de l’oxygène pour nourrir leurs explosions. Elle chargent l’air ambiant de divers sous produits fossiles. Elles en barbouillent en noir les poumons et les façades sans jamais payer les frais des cancers, ni du décrassage des immeubles. Les voitures les plus riches comportent jusqu’à quatre orifices d’échappement. (Ou trous du cul chromés.) Elles règnent bruyamment de jour et de nuit sur le silence naturel . Elles refusent systématiquement la priorité piéton sur les passages qui leur sont théoriquement réservés.
Elles sont le produit merveilleux de l’industrie nationale.
Impossible de réserver les machins à roulettes aux livraisons?
Avec des moteurs électriques et capteurs solaires sur le toit?
Non c’est une situation acquise. C’est comme ça!
Heureusement la mairie de Paris n’aime pas les automobiles. Et élabore des plans mirobolants pour en réduire les nuisances. Pour le moment la mairie de Paris encourage le vélo… et les vélocipédistes à respirer l’air de cette chambre à gaz qu’est devenu Paris.
Christophe Chelten