C’est le nombre d’électrices et d’électeurs qui ont voté pour Marine Le Pen aux élections présidentielles de 2012 et qui ont fait défaut au Front National lors des récentes élections européennes. Le Front National a quand même recueilli 4 711 339 voix (au lieu de 6 421 426), soit un peu plus de 10 % des suffrages du corps électoral.
Je propose que ce que l’on peut lire sur le site de notre excellent confrère Médiapart pèche un peu par recherche du sensationnel et que la surmobilisation du côté du Front n’est que très relative. Je cite :
La victoire du Front national dimanche s’explique d’abord par une surmobilisation de son électorat. « Toutes les élections se gagnent ou se perdent sur le taux de mobilisation différentiel. Il y a eu une surmobilisation d’un électorat FN dopé par les victoires précédentes et notamment les municipales, mais aussi une démobilisation du côté des électorats UMP et PS », a analysé dimanche soir dans notre émission Nonna Mayer, directrice de recherche au CNRS spécialiste du FN. Cette démobilisation est le fruit de deux facteurs, « car l’abstention a toujours deux visages, ajoute la chercheuse : sociologique – certaines catégories s’abstiendront toujours plus, les jeunes, les précaires, les moins diplômés –, mais aussi politique ». Le Front national est parvenu dimanche à mobiliser un électorat eurosceptique – voire europhobe – qui se déplace rarement pour des élections à faible intensité comme les européennes. (fin de citation)
Le séisme dont les médias parlent tant aujourd’hui est donc surtout dû une abstention massive, qui n’a que partiellement épargné le FN puisqu’il a perdu un gros quart de son électorat des présidentielles. Charles Ribaut