L’idée est simple : comment raconter au jour le jour la relation entre deux hommes qui s’estiment et se méprisent, se confient et se trahissent, s’affrontent et s’aident, se soupçonnent et s’aiment et ainsi de suite. C’est la vie. Interprétée par dix hommes sur scène, sans une femme.
L’Anglais Michel Frayn a illustré cette fable par une intrigue politique qui fut vécue entre Willy Brandt le chancelier allemand et son plus proche collaborateur Günter Guillaume un espion de la RDA qui réussit à le tromper pendant quatre ans et entraînera sa démission en 1974.
Le texte, la mise en scène de Jean-Claude Idée et l’interprétation sont exceptionnels. Une virtuosité absolue.
Saluons Jean-Pierre Bouvier dans le rôle de Brandt, Alain Eloy dans celui de Guillaume. Ils expriment toutes les nuances et les ambiguïtés de ce face à face, dos à dos. Le reste de la distribution est tout aussi remarquable.
Une seule réserve, la difficulté pour un public français de se replonger dans cet imbroglio germanique. On serait tenté de dire que c’est de l’histoire ancienne même s’il s’agit de notre histoire vivante, de la guerre froide, de la chute du mur de Berlin.
C’était hier, c’était Dieu sait quand.
Il reste une analyse subtile des contradictions humaines.
Michèle Valmont
Théâtre 14 Paris 14ème, jusqu’au 27 octobre. Réservation 0145454977