par Michèle Valmont
Belle surprise au musée d’Orsay avec l’exposition consacrée au peintre finlandais Akseli Gallen-Kallela (1865-1931).
On ne peut pas dire que Gallen-Kallela soit très connu en France. On avait tout au plus croisé quelques unes de ses toiles dans des expositions symbolistes. Au cinquième étage du musée d’Orsay, magnifiquement réaménagé, on se trouve transporté, grâce à un accrochage thématique lumineux, dans des univers totalement différents.
On apprend tout d’abord que Gallen-Kallela a étudié en France à l’Académie Julian puis à l’atelier de Cormon. En découlent de belles scènes typiquement parisiennes, cafés, rues et prostituées. Puis retour au pays avec des portraits intenses et surtout des scènes rurales touchantes de vérité, intérieurs de chaumières et de sauna inattendues, enchaînant sur de superbes paysages exaltant les beautés finnoises: lacs, montagnes, chutes d’eau… Peu à peu on on découvre le peintre emblématique, chantre de la Finlande profonde, bercée par l’épopée du Kalevala, saga nationale peuplée de héros et de sorciers.
On comprend alors pourquoi Gallen-Kallela fut choisi pour décorer le pavillon finlandais de l’exposition universelle de Paris en 1900.
La période symboliste est tout aussi intéressante, partagée entre une inspiration biblique et fantastique extrêmement originales, émaillées d’objets décoratifs, de mobilier et de textiles.
Tous ces thèmes semblaient certainement insuffisants à l’artiste qui jugera bon de partir en 1909 près de deux ans en Afrique orientale d’où il rapportera des tableaux très colorés proches de l’expressionnisme.
On ne peut qu’être séduit par cette exposition riche et rare, ouverte jusqu’au 6 mai.
Michèle Valmont