par Christophe Chelten
Je ne suis qu’un citoyen ordinaire. Je suis un observateur. J’ai depuis trente ans toujours voté écologiste à tous les scrutins nationaux ou locaux, même lorsque je n’appréciais pas le candidat. Je souhaitais voir l’écologie s’imposer dans le débat et le personnel politique. Je pense en effet que l’écologie prime toute autre considération économique ou sociale. La crise que nous vivons est d’abord une crise écologique. La solution des problèmes économiques et sociaux que nous affrontons en dépend.
Cette fois je ne voterai pas pour la candidate EELV, car je la juge totalement inefficace et inadéquate pour représenter l’écologie. J’ai suivi sa trajectoire. J’ai espéré qu’elle finirait par traiter le sujet pour lequel elle était mandatée. Cette attente se termine en démago-n’importe quoi, en pantalonnade. Elle risque d’entraîner EELV dans cette catastrophe. A moins qu’ils ne se ressaisissent de toute urgence.
Pour qui, à ce point, je vais voter au premier tour des élections présidentielles?
J’hésite en ce qui concerne Corine Lepage qui tient un discours extrêmement cohérent et puissamment argumenté. C’est une écologiste authentique, intelligente. Elle est écologiste depuis 1974. Sa représentativité me semble cependant pour le moment insuffisante. Puisse-t-elle regrouper d’urgence autour d’elle d’autres concours.
J’hésite en ce qui concerne Jean-Luc Melenchon, véritable virtuose du spectacle médiatique. Grande capacité d’analyse, très souvent pertinente, parfois mégalo, parfois démago. Ses références à l’écologie sont toujours pertinentes mais très insuffisantes. On s’amuse bien à l’observer. Malheureusement il aboutit trop souvent dans l’utopie fouriériste.
J’hésite en ce qui concerne François Bayrou. Ce conciliateur né affiche une trajectoire cohérente. Il est constant et il affiché des analyses prémonitoires au cours de sa carrière. Il pourrait dans le rôle du Président, dont il a la stature, être susceptible de réunir des personnalités très diverses qui formeraient un gouvernement adaptable aux urgences que nous allons affronter.
J’hésite en ce qui concerne l’autre François, le Hollande. Ce sphinx flou, je ne dis pas mou, pourrait éventuellement bien gouverner s’il savait comment s’y prendre pour affronter la crise écolo-climato-économico-sociale. Malheureusement il est entouré pour l’essentiel d’une équipe intolérante, rigide, sectaire… Or la situation internationale et nationale que nous allons devoir affronter dans les mois qui viennent nécessitera d’immenses capacités d’adaptation rapide. Il dispose d’un relatif consensus public sinon populaire. Mais de quoi est-il capable?
Je voterai pour lui désespéré.
Sarkozy a géré avec plus ou moins de bonheur (moins que plus), le début d’une crise (écolo-climato-économico-sociale , bis). Il faudra du génie pour gérer la suite, pour entrer dans l’âge écologique. Car c’est la seule porte de sortie. Avec Darwin l’homme découvrait son appartenance à la continuité du monde vivant. Aujourd’hui il va devoir assumer son alliance et sa capacité de gouvernance solidaire avec la totalité du monde vivant. Notre petit président français va devoir jouer son rôle dans cette mutation de l’espèce.
Christophe Chelten