par Michèle Valmont
Aujourd’hui, je suis tombée amoureuse !
« Grand bien vous fasse, me direz-vous, mais en quoi cela nous concerne-t-il ? ».
Comme toute amoureuse, je ne peux résister à l’envie de vous décrire l’objet de mon désir.
Imaginez un jeune homme élancé, très élancé, aux jambes interminables, aux longs bras et aux mains effilées. Son visage est pur, son regard profond, un peu fixe, son nez ravissant légèrement retroussé, sa chevelure abondante, sur son front une grande mèche de cheveux au mouvement romantique. Son teint est sombre. Sans vouloir vous choquer, il me faut évoquer ses petites fesses bombées, son nombril attendrissant et son joli sexe au repos.
Seulement voilà : ce phénomène ne mesure qu‘une cinquantaine de centimètres. Il est en bronze et est né au 4ème siècle avant J.C…C’est une statue étrusque fascinante. Gabriele d’Annunzio l’a surnommée « l’ombre du soir ».
Elle appartient au musée de Volterra en Italie, et on peut exceptionnellement la voir à la Pinacothèque de Paris dans le cadre de l’exposition « Giacometti et les Etrusques ». De magnifiques pièces l’entourent, tentant de cerner au plus près cette civilisation mystérieuse. Mais la principale révélation de la confrontation un tantinet racoleuse entre Giacometti et les Etrusques est, à mon humble avis, que Giacometti n’a vraiment pas inventé grand-chose !
Michèle Valmont
Pinacothèque de Paris, 28 Place de la Madeleine, jusqu’au 8 janvier 2012